i'm gonna pop some tags (nick)

De la musique, le carillon rassurant des rires et de l'alcool, des flots de spiritueux dans lesquels il pourrait noyer son désarroi. Depuis quelques semaines la quiétude de sa vie semblait n'être qu'un délicieux souvenir, une torture face au chaos qui régnait à présent. Jamais il n'avait juste imaginé qu'un tel inconfort était possible et le peu de clarté qui illuminait son esprit chancelait comme la flamme fragile d'une bougie. Sa vie était entourée de poussière et son être se consumait pour ne devenir que des cendres emportés par le vent. Tout devenait perceptiblement plus complexe avec Jamie et ce qui avait été, dans un passé plus proche qu'il voulait le croire, encore une belle idylle amoureuse était en train de virer à la tragédie grec de mauvais genres. Oublier jusqu'à son existence, voilà quel avez été l'objectif premier de cette soirée. Perdre jusqu'à la notion du temps lui-même pour ne plus ressasser les mêmes problèmes. Qui de mieux que Nick pouvait l'accompagner ? Ce dernier s'était d'ailleurs empressé de le rejoindre près du bar à peine Nolan lui avait-il soufflé l'idée au téléphone. « Deux whisky on the rock, bien tassé. » Demandait-il sans autre forme de cérémonie au barman alors qu'il s'asseyait sur l'un des hauts tabourets, Nick juste derrière lui. Les regards féminins ne tardaient jamais à caresser fiévreusement le corps athlétique de son meilleur ami avec une insistance qui laissait peu de place à l'imagination. Néanmoins, cela semblait rarement lui poser problème. Depuis que Nolan le connaissait, presque une dizaine d'année maintenant, jamais il avait vu Nicolas se sentir perturbé par ses attentions particulières, au contraire. Il savait être beau alors il en jouait volontiers, c'était une évidence. « Jamais je n'aurai crus qu'il y aurait autant de monde. » Fit-il remarquer alors qu'il se penchait vers l'oreille de son acolyte pour qu'il puisse comprendre ce qu'il racontait malgré le vacarme assourdissant du groupe country qui jouait un peu plus loin, sur une scène de bonne fortune visiblement mise en place pour l'occasion. « Bien que cela était prévisible, qui n'aime pas sortir le vendredi soir ? D'ailleurs c'est vraiment génial que tu ais pu venir, j'avais définitivement besoin d'un verre entre amis. » Nolan avait perdu la notion du temps et aurait été incapable de savoir l'heure qui devait-être à présent. Les corps qui s'agitaient frénétiquement dans un coin de la salle, une piste miniature et les lueurs de la nuit à l'extérieur confirma son soupçon. Il était tard et ils n'étaient foutrement pas assez enivré. « Comme au bon vieux temps. » Ajoutait-il alors qu'il scrutait les glaçons qui flottaient dans les verres qu'on leur avait servis à l'instant. Il leva l'un d'eux dans les air, pour trinquer, avant d'ingurgiter une grande majorité du liquide mordoré le regard inextricablement fixé sur les bouteilles mises en exposition au-dessus du bar. La brûlure de la liqueur lui fut agréable. Frais, il atténuât l'effet de chaleur qui découlait de la proximité des autres invités, délicat, il ne satisfaisait pas son envie de sombrer dans le néant. « C'est tout de même désopilant, ne trouves-tu pas ? Nous sommes tous les deux fiancés, à de merveilleuses femmes ceci-dit, durant l'exacte même période. Avez-vous déjà fixé une date pour la cérémonie matrimonial de votre côté ? » Il n'en fallut pas plus à Nolan pour comprendre que malgré ses bonnes intentions de départ la soirée risquait fortement de dériver inévitablement sur le sujet qui continuait à le tracasser. Son avenir, avec Jamie, qui se profilait à l'horizon. Une image chaque jour un peu plus précise.

Nolan c'était l'un de ces garçons qui s'étendait rapidement sur le monde, l'abreuvant de ses mots. Il lui arrivait de se perdre dans ses propres discourt pour ce faire rapidement submerger par ses pensées. Il avait cette facilitée, presque enfantine, de s'émerveiller d'un détail que personne d'autre n'aurait vu, une fraîcheur qui lui était propre. Nolan parlait néanmoins pour empêcher à son esprit de cogiter sur les sujets qui le préoccupaient, pour ne pas se torturer. Nolan fuyait. Cette simple constatation le poussait à prendre pourtant encore plus de recul, car faire face à ses responsabilités c'était aussi prendre le risque de perdre les choses qui nous tenaient le plus à coeur. Esquiver le monde donnait l'illusion d'être en sécurisait même si cette chimère éclaterait comme toutes les autres. « Tu rencontres de nouvelles difficultés avec Juliet ? » Demandait Nolan en jouant avec son verre d'une main distraite par le rythme entraînant de la musique. Son ton se voulait intéresser mais, il ne réussit pas à feindre la surprise. Cette situation écrouait Nick dans un personnage qui ne lui ressemblait pas, plus maintenant en tout cas et parfois Nolan lui-même se sentait perdu face au comportement de son compère bien qu'il n'arrivait pas à le blâmer. Pas après tout ce qu'ils avaient traversé ensemble. « La faiblesse, n'est-ce pas ce qui définit l'espèce humaine en elle-même ? » Fit-il rhétoriquement en un sourire qui dévoila une rangée de dent d'une blancheur éclatante. « Nick, de quoi ton futur doit-il être fait, n'y as-tu jamais pensé ? C'est vrai, nous avons la trentaine maintenant, le temps fil à une allure effrénée, je crois que c'est le moment idéal pour se poser les bonnes questions. Les erreurs sont humaines après tout mais, c'est à nous de faire en sorte qu'elles ne se reproduisent plus. » Ajoutât-il avec un aplomb qui le surprit lui-même. « Qu'attends-tu de l'avenir ? » Sur ces mots Nolan ingurgita ce qui restait de boisson dans son verre en faisant tinter les glaçons en une charmante mélodie. D'un signe vers le barman il recommanda la même chose. Ce soir il n'avait pas à être raisonnable, ce soir il ne voulait pas l'être. Le picotement de l'alcool sous sa langue enveloppait sa bouche de velours, anesthésiait ses craintes, lui faisait oublier jusqu'à sa propre existence alors que la demande de son meilleur ami restait une seconde suspendue dans les airs. « Des nouveaux événements ont bouleversé la situation entre Jamie et moi et je ne sais pas si cela va précipiter notre mariage ou le retarder. Je suis... un peu perdu actuellement. » Avouât-il à demi mots, la gorge sèche alors qu'il fixait le groupe de musique, ses traits déformé par un certain malaise. C'est seulement lorsqu'on lui servi une nouvelle boisson que Nolan se décida de plonger ses prunelles d'ébène dans celle de son interlocuteur. « Elle est enceinte. » Lâchât-il sans autre cérémonie comme si cette nouvelle information pouvait expliquer tout le reste. Et même durant maintenant il n'arrivait pas à savoir s'il cherchait du soutien, de la compassion ou certaine forme d'enthousiasme chez Nick. Sa vie venait irrémédiablement d'être bouleversée, c'était la seule certitude qu'il avait alors il bu.

Avec une patience toute nouvelle Nolan écoutait son ami lui confiait les difficultés qu'il rencontrait actuellement dans son couple. Ce n'était pas un fait nouveau ceci-dit, Nick et les femmes, c'étaient une histoire aussi vieilles que le monde. Pourtant, si l'on connaissait le pompier autant que Nolan l'on arrivait à voir qu'à travers ses mots se cachaient une réelle souffrance, un mal-être qui, même s'il essayait de le camoufler, transparaissait sur ses traits accablé. Car aux fonds de ses prunelles océans se reflétaient l'amour qu'il nourrissait toujours pour Juliet, sa fiancée. Aveugle il fallait être pour ne pas le voir. « Tu as peut-être raison Nick. En réalité tu es certainement effrayé. »  Fit le plus jeune en jouant avec la carapace d'une cacahuète qui traînait sur un coin du bar. C'était plus simple de parler de sujet si sérieux sans avoir un contact visuel trop soutenue avec son interlocuteur. Après tout, malgré toutes leurs faiblesses et Dieu seul savait qu'elles étaient nombreuses, ils restaient des hommes. « Tu dois avoir peur du bonheur que Juliet pourrait t'apporter alors, parfois même inconsciemment, tu fais tout ton possible pour boycotter votre relation. Parce que, merde, c'est effrayant ! Lorsqu'on est si bien avec personne, tellement heureux, ça devient rapidement vitale comme sensation mais, qui nous dit que ça ne va pas s'arrêter ? Que nous sommes à l'abri ? On devient dépendent de cette personne et du bonheur qu'elle nous apporte et l'accepter c'est aussi prendre  le risque de le perdre. » L'air s'engouffrait dans ses poumons alors qu'il reprenait son souffle. Frais, il atténua l'effet de l'alcool qui brûlait encore sa gorge. Nolan savoura cette sensation tout en fixant sans vraiment les voir les autres clients qui bougeaient langoureusement sur la piste. Il n'avait jamais été un bon danseur, au contraire. Jamie s'amusait souvent de cet état de fait, elle aimait le charrier. C'était amusant comme les défauts de nos amants devenaient ce qui nous plaisaient le plus... jusqu'à ce qu'on ne les supportes plus. « Alors oui, ça fait foutrement peur de donner autant de pouvoir à quelqu'un. » Nolan n'était pas certain d'avoir réussi à exposer son idée, il ne savait même pas si son discourt avait du sens. Les relations humaines étaient tellement plus difficiles que ce qu'on pouvait croire. A vingt-ans, plein de naïveté, on se contentait du peu que l'on pouvait recevoir sans réellement se poser de question. Chaque jour devenait une aventure pourtant, plus le temps passaient et plus le monde qui nous entourait devenait dur à comprendre. « Tu as essayé de parler à Juliet de ce que tu ressentais ? » Fut tout ce qu'il réussit à conseiller à Nick. Douce ironie, lui-même renfermait toutes ses craintes au plus profond de son être et n'avait pas soufflé mot à Jamie alors qu'elle était la première concernée. Les hommes, quand ils devaient de parler de leurs sentiments, de ce qu'ils ressentaient, c'était pour eux aussi laborieux que de bouger une montagne. « Merci vieux frère. » Soufflât-il sobrement alors que l'éclat de joie de son meilleur ami lui fit étrangement un bien fou. Peut-être était-ce, ce qu'il désirait le plus, que l'on prenne la nouvelle pour ce qu'elle était, une merveilleuse surprise. « Oui, je pense que c'est même merveilleux. Nous comptions avoir des enfants un jour ou l'autre en tout cas alors, pourquoi pas maintenant ? » Malgré ce qu'il disait les traits de son visage restaient particulièrement tirés, embué par la préoccupation. « Mais c'est également terriblement angoissant. C'est une très grande responsabilité, non ? Je veux dire, à partir de maintenant, je n'ai pas le droit de foirer, tu comprends ? Je vais être père. » Le mot claquât un peu plus brusquement qu'il ne l'aurait voulu alors qu'il avait encore de certaines difficultés à se l'approprier. « Je ne sais pas si j'ai l'étoffe pour ça. » Tous les maux qu'il portait en son coeur venait de s'envoler dans cette phrase. C'était aussi ça Nick, pas seulement un ami mais, quelqu'un qui nous aidait à affronter ce que l'on craignait le plus. Quelqu'un qui nous aidait à avancer.