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Nolan & Tommy

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Son gobelet de café encore à la main Thomas marchait tranquillement, son cousin à ses cotés. C'était comme ça chaque matin, un rituel qu'ils avaient instaurés depuis son arrivé en ville et qu'il se refusait de stopper. Son café, tout les matins, avec Nolan. Le fils de son oncle était devenu une personne des plus importantes dans sa vie trois ans auparavant et il ne pouvait désormais plus se passer de sa présence auprès de lui plus de trois jours. Parce que Nolan était le seul à connaitre son passé, à le comprendre et à l'accepter. Et que jamais il ne l'avait laissé tomber, tel un frère des plus fidèles. Nolan était certes son point d'appui, mais c'était à Ellie qu'il pensait tout en déambulant dans la chaleur matinale de Bartonville. C'était elle, l'amour de sa vie. Et non pas l'autre idiot marchant à ses cotés, lunettes sur le nez et café en cours de dégustation. Tom lui avait déjà fini, se réveillant doucement après sa clope. Il réfléchissait à Ellie et à cette semaine où il n'avait pu la voir que très brièvement, étouffant sous le travail. Il avait préféré se concentrer sur son emploi que sur elle, du moins pour quelques semaines le temps de finir un contrat qui lui rapporterait de quoi rembourser entièrement la bague de fiançailles offerte trois mois plus tôt. Déjà trois mois. Il n'avait qu'une envie, épouser sa belle au plus vite. Mais Elizabeth lui répondait chaque fois que ce n'était pas encore possible, qu'il fallait que sa famille l'accepte, qu'ils avaient toute leur vie devant eux. Il ne voulait pas finir comme Nolan qui lui attendait depuis un an comme un idiot. Nolan vers qui il se retourna et qui... n'était visiblement plus là. Tournant là tête à gauche à droite dans l'espoir de retrouver l'idiot qui lui avait fait faux bond il l’aperçut enfin à travers la vitrine d'une des boutiques qu'ils venaient de passer. Une boutique de.. Costumes. C'était-il enfin décider à se marier finalement ? Jetant le gobelet et le mégot avant de rentrer dans la boutique, il salua la vendeuse poliment avant de rejoindre un Nolan détaillant les vêtements présent. « Merci de me prévenir quand tu me laisses, c'est adorable de ta part. » Regardant son cousin il secoua légèrement la tête de gauche à droite, désespéré, avant de se mettre lui aussi à regarde, curieux. Se mordant la lèvre à la vue d'un des prix il relâcha le tissus avant de se tourner vers son presque frère. « Vous vous êtes décidé sur la date finalement ? Tant mieux alors, depuis le temps. » Souriant il passa ses mains dans ses poches. « Non parce que sincèrement, j'y croyais plus moi. Ça doit faire deux éternité que tu m'as demandé de t'aider, pour la bague. » Bague qui le fit penser à celle d'Ellie. Grimaçant il se passa la main sur le visage. Il lui faudrait un moment pour réunir assez d'argent pour le mariage de sa bien aimée. Depuis quelques mois cette question d'argent revenait souvent, le tourmentant plus que de raison. Mais il se refusait de demander de l'aide à qui que ce soit. Et il était hors de  question qu'il laisse les Woods s'occuper de l'organisation. La famille de Jamie semblait elle bien plus heureuse d'accueillir un gendre qu'eux? « Elle va comment Jamie ? Ça fait un moment que je ne l'ai pas vu. Tout ce passe bien à l’association ? »

Ce qu'il pouvait faire chaud au Texas durant la belle saison, c'était impressionnant. Les températures avoisinaient presque les trente degrés aujourd'hui et si ce n'était pas pour le t-shirt en coton qu'il portait, il se serait certainement liquéfié sur place où trônerait à présent comme unique vestige de sa présence passée une flaque difforme d'un liquide quelconque. Paresseusement sa main libre se dirigeât vers son front pour y recueillir les lourdes gouttes de sueurs qui y glissaient. Quelle étrange idée que de boire une boisson chaude durant une telle période de l'année, réellement incompréhensible. Les habitudes ont la vie dure, n'est-ce pas ce que l'on dit ? Enfin, c'est que présumait toutefois Nolan avec la naïveté dont il semblait être fait. Après tout, il n'avait pas la moindre idée d'à qui ce nous abstrait et illusoire voulait faire allusion mais, il ne pouvait pas s'empêcher d'acquiescer d'une certaine manière. Ses prunelles de sables flânaient distraitement dans les vitrines sans réel but. Nolan aurait aimé trouver un peu d'essence de vanille de Madagascar pour sa nouvelle recette de la crème brûler ceci-dit il était difficile de dénicher un produit authentique dans la bourgade. Alors qu'il allait proposer à son cousin de changer de trottoir pour déboucher plus rapidement à la station de trame, une devanture attira immédiatement son attention. La vitrine, délicieusement bien orné de blanc et noir, ne pouvait que capturer le regard de son spectateur.  L'attraction fut trop forte, Nolan s'engouffra dans la boutique. Après tout ne dit-on pas autre chose en rapport avec la tentation ? « Il est pas mal celui-ci n'est pas ? » Le jeune homme garçon ignora superbement ce que lui racontait son aîné alors que ce dernier venait de pénétrer les lieux à son tour. « Peut-être un peu trop clair pour mon teint. Il se marierait pourtant merveilleusement bien avec l'écume du bleu de tes yeux. » Nolan attrapa le costume de soie d'une main alors qu'il le positionnait devant Thomas dont le plis grossier de ses lèvres trahissait son agacement. C'est amusant comme certain détail échappe à notre vigilance mais, lorsque nous nous trouvons dans l'état d'esprit adéquat à la situation, ils se mettent à apparaître comme par enchantement. Jamais le texan n'avait fait attention aux boutiques de mariages, décorations ou annonces de traiteurs pourtant depuis un an il avait cette sensation mordante que le monde tout entier souhaitait  lui rappeler que bientôt son tour viendrait. Toujours pas assez tôt pourtant. « Pour dire la vérité Tommy, nous n'avons toujours pas fixé de date pour le mariage et nous préférons prendre notre temps pour organiser une cérémonie qui nous correspondra dans sa totalité plutôt que de se précipiter et regretter certains de nos choix. » Devant le peu d'enthousiasme de son compagnon de route il posa négligemment le vêtement sur un cintre avant d'aller jeter un coup d'oeil critique aux costumes trois pièces vers sa droite. « C''est tout de même délicat de ta part de t'enquérir sur la situation de Jamie. » Soufflait-il avec des intonations étrangement condescendante. Est-ce la redingote qu'il venait d'enfiler qui lui faisait cet effet ? Au loin, du coins des yeux, il voyait les vendeuses s'agiter à l'idée que les garçons abîmes leurs marchandises. Cela lui arracha un sourire. « Elle se porte comme un charme ceci-dit, elle adore son travail mais, continue néanmoins de se plaindre de ne pas avoir assez de bénévoles alors que les enfants continuent d'affluer. » Nolan attrapa entre son indexe et son pouce le petit morceau de carton qui pendait au bout d'une des manches de la veste. Il comprenait mieux maintenant l'anxiété des commerçantes. Ils n'étaient pas là pour rigoler. « Et toi alors, comment se passe les préparatifs avec Ellie ? C'est plutôt onéreux un mariage, tu arrives à t'en sortir ? » L'argent, un grand sujet de discorde entre Tommy et Nolan,: l'un en avait bien plus qu'il en désirait et l'autre, n'en avait tout simplement pas.

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Tout dans la boutique semblait irradier de luxe et de beauté. Les fleurs étaient fraîches et les costumes avaient une odeur agréable de propre, de neuf. C'était un lieu à l'opposé de ceux qu'il fréquentait habituellement, un lieu qui ne lui ressemblait pas le moins du monde. À Nolan peu être mais pas lui. Nolan avait réussi dans sa vie, et le chef pâtissier n'avait pas à se plaindre. Quant à Tom, il n'aimait pas se plaindre tout simplement. Un équilibre qu'ils gardaient ainsi et qui allait très bien à l'aîné. Ainsi évitaient-ils les sujets qui fâchent. Nolan semblait vraiment intéressé par tout ces costumes ce qui fit sourire Tommy, amusé de voir son cousin dans un tel état pour seulement quelques morceaux de tissus. « Oh, l'écume du bleu de mes yeux, vraiment ? » Arquant un sourcil il laissa néanmoins son cousin poster l'habit devant son corps, se faisant une idée. La soie possédait une brillance qui fit froncer le nez au garçon. Et pourquoi pas un costume à paillettes pendant que Nolan y était. Non, il était simplement hors de question qu'il se marie dans ce genre de tenue. Plutôt mourir que d'avoir l'air d'un clown devant la famille et les amis d'Ellie. Croisant le regard d'une des vendeuses le surveillant d'une façon étrange, il s'éloigna du portant blindé de cintres et de vêtements hors de prix, certains sous bâches. Nolan reposa ce qu'il tenait, répondant à son cousin d'un ton assuré qui fit sourire Tommy. « Mais bien sur. Franchement, à part choisir deux trois petits fours, la couleur des serviettes et où poser le gâteau je ne vois pas ce qu'il y a à programmer. Après tout un mariage c'est quoi ? Une grande fête avec les gens que tu aimes, et où... » L'esprit dans le vague il souffla. « Et où tu te lies à tout jamais à celle que tu aimes. Tu vois, rien de bien important. » Se pinçant les lèvres dans un sourire forcé Thomas se mit en quête de quelques vêtements, ne sachant pas véritablement pas où commencer. Il n'en avait pas parlé avec Ellie. Fallait-il qu'il prenne du blanc ? Du gris ? Du noir ? Un trois pièce ? Une cravate ? Un nœud papillon ? Il n'y avait absolument jamais pensé et se retrouvait là avec Nolan semblait avoir un sens important. Le mariage arrivait, il arrivait à grand pas. Il suivit Nolan jusqu'aux costumes trois pièces. Il s'agissait de ses préférés. Il aimait le fait de pouvoir retirer sa veste sans pour autant perdre de sa classe. Si il se mariait un jour, alors ce serait un de ceux là. « Jamie est une fille bien. Et puis tu l'aimes non ? Alors j'ai intérêt à être sympa avec elle si je veux manger à l’œil chez toi. » Souriant à son cousin il le regarda enfiler une longue veste absolument affreuse. « Tu essayes de m'embaucher c'est ça ? J'ai pas le temps Nolan, je bosse vingt-quatre heure su... Attends tu ne vas pas prendre un truc comme ça si ? Ce truc sans forme ? Mais c'est affreux ! » Son regard croisa celui de la vendeuse et alors il se rendit compte que peu être, il avait parlé trop fort. Juste un tout petit peu trop. Baissant le son il enchaîna alors que son cousin regardait le prix de sa serpillière. « Gamin, moi vivant il est hors de question que je te laisse porter ça, c'est hors de question. Je te payerais un costume tout neuf si besoin mais tu restes loin de cette horreur. » Il enfouit plus encore ses mains dans ses poches alors que le sujet Ellie était amené par Nolan. Tom serra les dents dans un sourire figé, grimace démontrant son malaise. « J'ai trouvé un excellent site internet Tchécoslovaque me proposant une forte somme d'argent contre l'un de mes reins. Non mais sérieusement, tu peux m'expliquer pourquoi toutes ces conneries coûtent aussi cher ? Va falloir qu'on m'explique parce que moi je ne vois pas pourquoi la mariée et tout ses invités devraient boire dans des verres en cristal qui coûtent la peau du cul et qui seront cassés à la fin de la soirée. » Il sortit enfin les mains de ses poches, l'une passant sur sa nuque pour pour la frotter, victime d'un soudain stress. « Tu sais, je ne suis pas sur de l'épouser. C'est assez compliqué en ce moment, à cause de ses parents. Enfin toute sa famille même. J'ai peur qu'elle aille à choisir si ça tournait mal, tu vois ce que je veux dire ? J'ai vraiment peur de la perdre, et avec tout ces idiots ça risque d'arriver. » Alors son regard se posa sur un costume noir simple, un trois pièce des plus simple. Il l'attrapa et le tendit vers son cousin. « Tu en penses quoi de celui là ? Je pourrais m'en servir pour faire le témoin monsieur J'attends-que-tout-sois-parfait-parce-que-j'ai-la-flippe. » Souriant il regarda Nolan. Sa phrase était des plus clairs. Nolan n'avait toujours pas choisit ses témoins, et force était de constater que Tommy voulait une place de choix auprès de son cousin, au cas où il tomberait dans les pommes au moment fatidique.

« Tommy ta naïveté est écrasante. Je ne peux pas croire que tu es parfois encore plus ingénu que moi. Penses-tu, en toute sincérité, que les femmes voient le mariage comme être uniquement 'une fête pour passer un bon moment' ? Si c'est le cas, je te plains fortement, car lorsque tu auras le courage ou la bêtise de dire une telle chose devant Ellie, elle risque plutôt de  piquer une sacré crise. » Fit Nolan un petit sourire taquin se profilant sur les commissures de ses lèvres alors qu'il imaginait avec un plaisir certain son cousin se faire sauvagement enguirlander par sa fiancée puisque ce dernier ce serait trompé, à titre d'exemple, sur la couleur des bouquets de table et qu'il aurait répondu de son habituel flegme: ce n'est rien, après tout, des fleurs ce sont des fleurs. Ce serait un carnage auquel Nolan assisterait avec une joie non déguisé, pop corn à la main. « Suis-je en train de percevoir une certaine forme d'anxiété au fond de ta voix, cousin ? Alors, messieurs le gros dur qui affirmait il y a seulement moins d'un an qu'il ne serait jamais assez idiot pour faire la bêtise de se marier, avons-nous finalement le trac ? » Le bouquet florale, fruitée, qui se dégageait de la boutique le frappas de plein fouet tandis qu'il faisait virevolter une veste en daim dans les airs, un instant, rien qu'une seconde. L'odeur s'introduisit tendrement en lui, l'ankylosant, le mordant de chaque part. Tendre, elle le couvrit, flattant ses muscles tendu. Prévenante, elle édulcora son sentiment exacerbé de frustration. Mutine, elle chatouilla ses désirs tandis que Nolan se remémorait les cérémonies dont il avait été le témoin secret durant sa prime jeunesse, caché sous les tables des convives. Bienheureuse, elle câlina une ultime fois son visage d'albâtre alors qu'elle disparaissait dans les airs. C'était comme si des centaines d'aiguille s'enfonçaient péniblement dans son âme, une douce torture au goût de miel. « Le costume neuf sera obligatoire le jour de la cérémonie, depuis quand voit-on des futur-époux attendre leurs promise dans le smoking de leurs grands-pères ? D'ailleurs, je ne suis même pas certain que notre famille de sauvage possède des tenues appropriés. » Dit Nolan tout en adressant un clin d'oeil à Thomas qui ne semblait toujours pas plus coopératif. Faire des critiques que la tenue d'autrui n'était pas un problème mais, essayer à son tour d'enfiler l'un de ces déguisements de pingouin, c'était autre chose. « Dommage, j'aimai bien le côté vieillot de l'ensemble. Je trouvais que cela avait un certain charme. » En suivant, une fois n'était pas coutume, les conseils de son aîné Nolan remis la redingote à sa place pour porter son attention vers d'autres tenues, plus classique mais, non moins intéressantes. La texture du tissu contre sa paume, voilà ce qu'il appréciait le plus. « Que veux-tu, le marché du mariage se porte merveilleusement bien. En temps de crises les gens ont tendance à se satisfaire des petits plaisirs que la vie offre et donc, de se rapprocher les uns des autres. » La main du texan s'abattit en une tape amicale sur l'épaule offerte de Thomas tandis qu'il le contournait pour regarder plus attentivement un nouveau rayon. Nolan se mouvait tel une araignée dans sa toile, avec une agilité et une convoitise rarement vu. « Je t'ai toujours dit que tu as choisi la mauvaise profession. Tu aurais dû faire mère marieuse, tu aimes tellement te mêler des affaires des autres. Au moins, dans ces conditions, tu aurais été payer pour le faire. » Sa langue claqua à deux reprises dans son palet en un son tique avant qu'il n'ajoute. « Et ne te fais pas trop d'illusion. Vu comme tu bois, personne ne voudra de l'un de tes reins. » Nolan prit un instant pour réfléchir. Ces lieux tout entier n'était qu'une vibrante réminiscence onirique d'un futur qu'il peinait à voir se réaliser et pourtant qu'il réussissait à toucher du bout des doigts. Sorti de la réalité qui leur été propre, les deux garçons Hackman venait de pénétrer dans une dimension parallèle d'une malsainité rarement égalé. Car en toute honnête quel concours de circonstances morbidement pervers les auraient convaincus de bien vouloir se prêter aux jeux délicieusement impitoyable des essayages sans que personne ne les y force ? Cette idée même était d'une absurdité affligeante. Néanmoins, un fin observateur pouvait discerner au plus profond des prunelles masculines une certaine forme de complaisance dans la pratique de cette tâche. Particulièrement ensemble. C'était une manière de rendre ses événements authentiques, au-delà d'une simple promesse soufflée durant un moment d'amour. Ils en étaient même arrivés à se confier l'un à l'autre, comme des collégiennes. « En l'épousant elle, tu te lie d'une manière immuable à sa famille. Ce n'est jamais une tâche facile, en particulier avec un pedigree tel que le tien. Pourtant, si tu tiens autant que tu le dis à Ellie tu vas devoir te battre malgré les obstacles qui se présenteront sur ta route. Et Dieu seul sait que ce qui te semble infranchissable aujourd'hui n'est en réalité que le début de l'aventure. Ça fait presque trois ans que j'essaye de convaincre Jamie d'au moins envisager de déménager dans un demeure qui sera la nôtre. Impossible de la faire ne serait-ce que ciller. Ça me rend fou. Pourtant, je m'adapte. » Constatât-il en haussant les épaules. « La vie à deux est faite de compromis. C'est à toi à présent d'arriver à ce que ses parents te considèrent digne d'elle. » Tandis qu'il déblatérait avec ses grands airs qu'il aimait parfois se donner son discours il remarquait que toutes les peurs qu'éprouvait son cousin trouvait écho en lui, car il ressentait la plupart d'entre elles. Certainement avaient-elles une origine plus profondes, plus ancrés en tout homme. N'est-ce pas un saut dans le vide, un délicieux inconnu, qu'ils s'apprêtaient tout deux à faire. L'affligeant surnom dont Tommy venait de l'affubler lui arracha toutefois un sourire. « Tu sais que le témoin doit traditionnellement se taper l'une des demoiselles d'honneurs ? » Ajoutait-il à la demande déguise, le regard mauvais. « Je ne suis pas certain qu'Ellie apprécie cette veille tradition. Je n'aimerais pas être à l'origine de votre prochaine discorde. » Les commissures de sa bouche s'étiraient encore un peu plus alors qu'il savait pertinemment que si témoin il allait avoir besoin, il ne demanderait jamais à personne d'autre que Thomas.

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La remarque de Nolan fit sourire Tommy alors qu'il se figurait une Ellie au bord de la crise de nerfs, hurlant et jetant à terre tout ce qu'elle pouvait trouver. Certes Thomas ne la pensait pas capable d'une telle extrémité mais néanmoins il se retiendrait de faire la remarque, juste au cas où. Elle avait beau être d'une douceur sans fin, Thomas la savait capable de la pire des forces lorsqu'elle se déchaînait. « Je suis sur qu'Ellie n'est pas comme ça. On veut juste se marier après tout. Un simple mariage civil me suffirait à moi. On passe devant le type, on signe un papier, on se file les bagues puis on commence l'intéressant, à savoir la nuit de noce. » Il fit son plus beau sourire à son cousin avant que celui-ci ne l'accuse d'une certaine lâcheté, ce qui ne plut pas à l'aîné qui se renfrognât. « Arrêtes tes conneries j'ai pas le trac. Je suis juste complètement crevé vois tu, je passe mes journées à travailler, entre douze et quatorze heures par jours, tout ça pour être à la hauteur de la famille Woods. C'est simplement que.. » Il grimaça, cherchant les mots adéquat. « Je veux le meilleur pour elle, tu comprends ? Et elle a toujours vécu dans ce qu'il y avait de mieux. J'aurais beau faire des efforts j'arriverais jamais à la hauteur de ce qu'elle a toujours eu habituellement. Mais c'est super important pour elle tout ça. J'ai juste pas envie de la décevoir, tu comprends ? » Il regarda son cadet dans les yeux, cherchant un soutien qu'il savait possible. Que Nolan comprenne enfin le fond du problème. Thomas n'avait qu'une envie; se montrer digne de sa compagne et capable de lui procurer un bonheur éternel par tout les moyens possible. Et si il devait s’endetter chaque étés pour l'emmener en voyage dans les destinations de ses rêves alors tant pis, il le ferait. Heureusement pour lui a conversation sembla dévier un instant alors que les vendeuses faisaient leur ronde, tentant discrètement d'avoir l'air normales alors qu'elles ne faisaient que les regarder, attentives et anxieuses. « Aurais tu oublier que notre famille de sauvage n'a jamais rien possédé ? Idiot, tes gâteaux te montent à la tête. Tu peux prendre du neuf gamin, mais pas cette serpillière point. Tu crois vraiment qu'on a besoin de se marier pour régler la crise ? Laisses moi en douter vieux. » Soupirant il regarda quelques vêtements, avant de se mordre la lèvre. « Moi si j'ai envie d'épouser Ellie, c'est juste parce que je veux que le monde sache à quel point je l'aime. » N'osant pas regarder l'autre homme il voulu se frapper pour autant de niaiserie. Il n'était pas du genre à dire ça, surtout pas en public. Mais après tout ce n'était que Nolan, Nolan l'amoureux transit qui comprendrait surement. Enfin, peu être. La main de Nolan s'abattit sur son épaule et enfin il osa un regard vers son cadet. « Moi en marieuse ? Et toi en superstar du rap pendant que tu y es ? Je ne me mêle de rien d'abord. Tu fais ce que tu veux avec ta copine, ça me regarde pas de savoir si elle préfère le faire sur ou sous la couette, la lumière éteinte pour pas voir ta tronche de gnome. » L'aîné fit une grimace des plus matures au plus jeune avant de s’intéresser à un costume gris, cherchant vainement l'étiquette avant même de s'y intéresser d'avantage. « Dis pas de connerie, je suis en parfaite santé. Ce ne sont pas un ou deux verres de temps en temps.. » Ou quelques bouteilles par-ci par là, se vidant à des vitesses des plus indécentes sans qu'il ne s'en inquiète. La remarque pourtant le referma, vexant son esprit pourtant d'accord. « .. Qui me feraient du mal. » La phrase était partie sèchement. Lui qui n'avait jamais vraiment bu était devenu un accro de cette drogue légale depuis trois ans. Depuis son pétage de plomb. Et alors que n'importe quel âme sensée se serait éloigné de ce démon pour ne plus jamais recommencer une telle horreur, lui s'était mit à consommer plus que de raison. Mais jamais on ne lui avait fait la remarque, avant ce jour. Le silence se fit alors que les deux cousins flânaient dans la boutique. en voyant le prix du costume auparavant admiré, Tommy se sentit pâlir et le posa. Il finirait par se marier en jean et en vieux t-shirt. Ou bien s'arrangerait-il pour voler celui de Nolan. Ils faisaient à peu près le même gabarit, Nolan simplement plus fin. Ils avaient des goûts similaire qui plus est. Il était assez drôle pour l'aîné de se dire qu'il ferait le grand saut en même temps que l'autre garçon Hackman. Deux cousins liés jusqu'au bous, deux semblables. Deux âmes aux parcours différents. L'un avait choisit la fille du maire et l'autre celle du pasteur. L'un était arrivé dans une famille l'attendant à bras ouverts et l'aimant pour ce qu'il était, l'autre se voyait traité de tout les nom, rejeté tel un paria, accusé de n'être qu'un escroc s'étant trouvé en la personne d'Elizabeth sa nouvelle victime. Voilà d'où venait ce problème de l'argent chez Tommy. Voilà pourquoi il refusait toute aide de la part d'une Ellie pourtant prête à tout pour lui. Il refusait de leur donner raison. « C'est pas pareil Nolan. Toi ils t'apprécient, voir même un peu trop et tu n'arrives plus à t'en défaire. Moi c'est l'inverse, ils me haïssent, ils pensent que je suis là pour voler Ellie. Son père est un con, un con arrogant et manipulateur et elle l'aime parce que c'est son père. Toutes les filles aiment leur père. Et il veut le mieux pour elle, et je ne suis pas le mieux de ce que j'en ai compris. Je n'ai pas la classe des bourges parait-il. J'me trouve pourtant très classe moi. » Un sourire en coin vers son cousin, il se mit à faire tout un tas de gestuels très maniérés, attrapant au hasard une cravate du bous des doigts avant de la contempler avec toute sa bêtise. La fille du maire avec un simple gars passant le plus clair de son temps sur de vieux ordinateurs, de quoi faire rêver non ? Il était le crapaud dans l'histoire, sauf qu'il avait beau embrasser encore et encore Ellie, jamais le prince charmant ne s'était échappé de son compte en banque. Reposant l'objet tout en rigolant, il se concentra de nouveau sur la discussion. « Mettre une fille dans mon lit, quel dur challenge alors ! Sans rire, il faudrait simplement faire de ma femme -parce que le temps que tu te maries, je serais déjà casé avec trois gosses- l'une des demoiselles. Je suis sur qu'elles s'entendraient ! » Souriant à Nolan il se demanda si les filles se connaissaient vraiment. Ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de se voir tous ensemble au fil du temps. Peu être étaient-elles de vieilles amies, peu être pas. Il n'y avait pas vraiment prêté attention, une honte pour ce petit ami modèle qu'il se forçait d'être. « Bon ce n'est pas tout mon cousin favoris, mais sommes nous là pour papoter comme de vrais gonzesses ou pour te faire essayer de quoi être tout beau pour ta fiancée ? Je ne te cacherais pas que si je rentrais tôt, ça ne me dérangerait pas. C'est ma journée "congé" tu vois, et je me suis dis que je pourrais avancer quelques contrats histoire de ne pas être en retard et de perdre des occasions de me faire réembaucher. » Nolan ne pouvait pas comprendre bien sur, il n'était pas payer à la tache comme lui mais à l'horaire. Salaire qui pourrait rendre riche Thomas dont les heures semblaient ne plus vouloir s'arrêter.

La morosité était une sensation piquante qui vous titillait lentement. Elle s'infiltrait dans vos veines tellement silencieusement qu'il vous fallait attendre un certain temps avant de pouvoir ressentir sa présence. Avant d'avoir finalement les informations nécessaires pour réussir à mettre un nom sur ces émois qui faisait vibrer votre âme, qui la transperçaient de part à part. L'élégance de la boutique contrastait avec la simplicité qui caractérisait les deux garçons Hackman. Un trait de famille semblerait-il. Une bien vilaine tares qu'ils portaient chacun à leur manière sur leur dos, tel une lourde croix que l'on exhibait aux yeux du monde. Invisible mais, perceptible. Le mot racaille était-il finalement gravé en lettre d'or sur leur front ? « Tu ne comprends réellement rien aux rapports humains ou aux dictât de la société mon pauvre Tommy. Je me demande souvent d'ailleurs comment tu as réussi l'exploit de survivre dans le monde moderne aussi longtemps. » Ne peut-il pas s'empêcher de faire remarquer dans un soupire taquin. Une vague de frisson traverse sa paume alors qu'elle se pose sur le plus noble des cachemires, une marque italienne dont le nom roule sous la langue. Son cousin réussissait toujours à le désespérait mais d'une manière si charmante qu'il ne pouvait que l'aimer qu'un peu plus pour cela. Les mots s'échappaient de sa bouche avant même qu'il n'ait le temps d'y cogiter, ils s'évader de ses lèvres, mutins, pour voler vers ceux qui ne devaient jamais les entendre. C'était ça Thomas, une authenticité qui le rendait aussi attendrissant que déplaisant, c'était selon son interlocuteur. Nolan possédait une réserve qui le mettait toujours en retrait. En réalité à leurs façons ils se coupaient tout deux du monde. L'un dans un monde virtuel régit par une logique implacable où la simplicité des choses rendaient l'univers d'une sincérité implacable et le second dans une vision plus fantaisiste, parfois chimique, de l'univers où si vous mélangiez des blancs d'oeufs et du sucre cela ferait obligatoirement des meringues et pourtant la porte restait entrouvert à miles et unes autres légèretés. « Ellie sait qui tu es et aussi stupide que cela risque de te paraître Tommy, elle l'a accepté. Elle t'a accepté, toi, dans ton intégralité même si cela signifie démarrer à tes côtés une vie inédite. Peut-être est-ce également ce qu'elle recherche, avoir une histoire différente que tout ce qu'elle a traversé jusqu'à ce jour. Après tout le bonheur ne se trouve pas dans l'étoffement opulent d'un compte bancaire mais, plutôt dans le pli du sourire de celle que nous aimons. » Murmure-t-il les yeux rivés vers les savantes moulures du plafond qu'il fixe sans toutefois les voir. « L'éventualité que ce soit ce qu'elle recherche aussi, la félicité, est à prendre en considération. Pas ton absence de moyen financier. Enfin, du moment que tu ne l'oblige pas à dormir dans un carton j'imagine. Tu en serais capable. » Ses dents se plantaient dans sa lèvre inférieure alors qu'il reflétait lui-même sur ses paroles, incertain d'avoir réussi à trouver les mots juste. La question ne s'était jamais posé lors de son histoire avec Jamie, car, après s'être longuement battu, Nolan avait brillamment réussi sa carrière professionnelle et compagnons de longue date, présent depuis toujours auprès de sa belle, leurs familles respectifs s'étaient habitués à la présence de l'autre. Leurs fiançailles avaient sonnées telle une évidence. « Je pense. » Enchaînât le texan d'une voix où l'on pouvait percevoir une forme de retenue. « Je pense que tu te focalises de façon excessive sur ce que les parents, la famille d'Ellie, pensent de toi et des conditions de vie que tu vas pouvoir offrir à ta fiancée et pas assez à ce qu'elle désire. Obtenir leurs approbations est une étape importante pourtant pas indispensable. » Un costume trois pièces classiques d'un gris presque sombre qu'il paraissait couleur de suie, souple au toucher et dont les boutons étaient décorés d'argent. Une chemise d'une blancheur immaculée accolée à une cravate de coton noir. La coupe d'apparence simpliste prenait une nouvelle dimension avec la longueur du veston expressément plus court que l'original qui apportait à l'ensemble du caractère. « Puisque tu sembles si pressé Tommy et que, comme tu l'as si élégamment fait remarqué, il y a de fortes chances que tu te maries avant ma petite personne, je propose que ce soit toi qui enfile cette tenue. » D'un geste qu'il voulait implacable Nolan lui déposait son fardeau dans les mains avant de le pousser vers l'une des cabines au fond de la boutique. Jusqu'à cet endroit la boutique semblait respirer un raffinement qui ne seyait définitivement pas aux deux enfants de fermes. D'un sourire poli il expliquait à l'une des vendeuses que son compagnon d'infortune, fiancé depuis maintenant trois mois, souhaitait enfiler l'un des smokings trouvés dans les rayons. Réticentes elle cédait néanmoins rapidement devant les saphirs qui brillaient dans le regard de son cousin, charme animal dont il était doté et dont il semblait inconscient. « Je te trouve de très mauvaise foi cousin, je suis dans l'obligation de te le faire remarquer. Tu passes le plus clair de ton temps enfermé dans ton appartement miteux à trimer comme un forcené avide de la moindre minute qui pourrait te faire gagner un peu plus d'argent et j'ai la possibilité de te voir uniquement lorsque tu t'invites à notre table quand il ne reste plus que des vieux cornichons périmé depuis trois semaines dans ton frigidaire ou pour boire un café le matin et encore uniquement, car j'insiste pour t'inviter. » Ses sourcils se soulevaient alors qu'il affichait une mine perplexe. « Maintenant que j'ai finalement l'occasion de profiter de ta présence tu voudrais déjà t'enfuir. Ferais-tu donc tout ton possible pour me vexer ? » Son ton se voulait réprobateur mais, ses yeux étaient joueurs. Nolan pensait chacun de ses mots néanmoins, il avait parfaitement conscience des difficultés que traversait à présent son ainé. Problème dont il parlait peu par pudeur certainement mais, qui obnubilait ses jours et voilait ses nuits d'une anxiété nouvelle. Nolan pouvait voir ce genre de choses à travers les océans de malices des prunelles azuré de son cousin. « Thomas » Fit-il soudainement sérieux. « Vous n'avez encore jamais vécu ensemble sous le même toit, Ellie et toi, n'est-ce pas ? » Depuis un moment le texan pensait à cette condition sans jamais avoir eu le courage de lui en parlait. Il fallait admettre que le peu de temps qu'ils passaient ensemble depuis ces quelques semaines qui avaient précédé sa demande en mariage n'avait pas été propice à la discussion. « Penses-tu que vous soyez prêt à franchir un cap aussi important que celui du mariage ? » De la musique embaumait l'air en une agréable cajolerie. Des notes douces, volatiles qui détonnait de leurs humeurs.

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D'un café silencieux, les deux hommes en étaient arrivés à une discussion bien trop sérieuse au gout de Tommy, et tout cela dans une boutique ne lui rappelant que trop bien le grand saut qu'il s’apprêtait à faire et que le destin semblait vouloir annulé, coûte que coûte. Ou bien était-ce lui qui trouvait toujours moyen de se compliquer la tâche, comme cherchant une raison de ne pas aller jusqu'au bous. Les parents, le passé, l'argent. Des foutaises, il pouvait s'en passer. il pouvait trouver de manière facile des solutions. Il pouvait, mais le ne faisait pas. Il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas, et qui le faisait tout stopper. Comme une peur sourde de ne pas être à la hauteur, encore et toujours cette même crainte. Et ce n'est pas les remarques de Nolan qui l'aideraient à changer d'avis là dessus. « Sincèrement ta société peu se faire bouffer par un crocodile en chaleur, j'en ai absolument rien à foutre. Tant que j'ai assez d’électricité pour pouvoir allumer ma télé ça me suffit. J'ai pas besoin de passer des heures avec des guignoles me racontant à quel point leur swing était parfait la dernière fois qu'ils ont joués au golf, tu vois ? » Il regarda le sourire de son cadet et soupira, résigner. Nolan semblait véritablement intéressé par leur séance de shopping improvisé à laquelle l'aîné ne s'était pas attendu un seul instant. La préparation stagnante du mariage avait réussi à le désintéressé de cette partie de la cérémonie et Tommy avait du mal à franchement se figurer dans l'une de ces tenues. Il regarda les vêtements avec son cousin, désespéré par les étiquettes et les couleurs, parfois bien trop criardes. Il ne se voyait pas là, se baladant avec des chaussures bien trop grandes et un nœud papillon l'étranglant au possible. Se mariage allait être joyeux. Il voyait bien mieux Nolan dans ce rôle si. Plus posé et responsable, avec plus de charme et de classe, un garçon tout en finesse et en tendresse, bien loin de l'image rude qu'il avait de lui même. Nolan qui avait l'air rêveur alors que sa voix ne s'élevait pratiquement pas, nuage flottant dans l'air lourd. « Ça pour être inédite elle le sera, notre vie. Elle a du courage pour me supporter, elle est assez exceptionnelle pour ça d'ailleurs. » Souriant, le regard dans le vide, il écouta distraitement le cousin se foutre de lui, pensant à sa belle, avant de lui donner un coup dans le bras. « Gamin, c'est toi qui va finir dans un carton si tu continues comme ça. J'ai vraiment l'air si fauché ? Je ne suis pas si fauché.. Si ? » Tommy regardait désormais son cousin d'un regard implorant le plus de diplomatie possible de la part du cadet, avant de continuer, virant cette presque-insulte de son esprit obstrué par ces bêtises. Il y avait plus important, sur ce point Nolan avait raison. « Ouais, bon... C'est juste que.. » Tordant le bec il chercha ses termes, sachant pertinemment qu'il ne savait manier les mots comme Nolan, roi des mots qui coulaient toujours le long de ses lèvres avec une candeur et une clarté effarante pour un Thomas bien moins réfléchit et toujours anxieux de se trouver inférieur à l'homme cultivé qui lui faisait office de meilleur ami dans ce nouveau monde loin des siens. « Parfois j'ai peur de ne pas suffire, tu vois ? J'ai pas envie de la perdre. Je me met surement trop la pression, mais je serais incapable de me lever le matin si je n'avais pas espoir de devenir quelqu'un de meilleur pour elle. Tu dois me trouver débile et... T'aurais bien raison. » Souriant à son cousin, il se mordit la lèvre inférieur. Il était finalement content d'être là, avec lui. Un moment de complicité entre deux hommes capables de sentiments très forts l'un pour l'autre mais les cachant toujours, par simple pudeur, et fierté. Il se tourna tout de même, afin que le moment ne devienne pas trop complice. Sans doute avait-il peur d'un rapprochement trop fort qui le briserait si il devait à partir, un jour. La remarque de son cadet le fit rire plus que de raison. « Dixit le gars qui vit dans le jardin de ses beaux parents, parce qu'il est incapable de dire non à sa fiancée. Franchement gamin, réfléchis un peu. C'est le maire, il est riche au possible et peut me faire disparaître de la surface de la terre en un simple claquement de doigts. Et Ellie est très branchée famille, presque autant que Jamie. La preuve, elle vit encore chez eux, à vingt-cinq ans. Tu crois que c'est normal ça ? J'sais pas moi, j'étais déjà loin de chez mes parents depuis des années quand j'avais vingt-cinq ans. » Soudainement le souvenir de sa famille lui revint en mémoire, lui assénant une gifle qu'il n'avait plus reçu depuis presque deux ans, à l'époque ou le manque et la tristesse s'était effacée, comme un deuil sans victime. Tommy avait eu l'idée, un jour, de dire à Ellie qu'il était fils unique et que ses parents étaient récemment mort dans un accident de voiture, ce qui avait comblé la curiosité de la jeune femme et l'avait empêcher de jouer les curieuses de ce coté-ci de sa vie. Il n'avait en aucun cas voulu qu'elle soit mêlée à Austin, et Jenna. Il lui semblait avoir réussi puisque jamais la blonde n'était venu hanter la vie de la brune, bien qu'elle continuait d'empêcher le sommeil de Tom. Il espérait sincèrement qu'après ce mariage elle s'éloignerait d'eux, au moins un peu. Ainsi pourraient-ils former un véritable couple, des plus heureux. Sortant de sa réflexion, il vit Nolan attraper un costume parmi tant d'autres, et le lui tendit. « Eh mec, je blaguais tu sais. Tu as plus de chance que moi de... Bon files moi ça. » Il se laissa poussé sous l’œil inquiet de la vendeuse, la remerciant du fond de ses yeux d'eau. Et d'un coup il se trouva enfermé dans cette boite de tissus, seul et pourtant bien entouré. Tout en écoutant son cousin déblatérer il retira son t-shirt, désespéré par cette capacité à parler encore et toujours qu'avait son double. Il enfila la chemise et se dépêcha de la boutonner, souriant aux propos de Nolan. Puis il retira son jean, tout en répondant d'une voix amusé. « C'est normal que tu te doives de me forcer, tu es peu être bon cuisinier et d'ailleurs ma balance t'en remercie, mais niveau café c'est loin d'être ça gamin. Heureusement que tu vis pas loin du café, tu peux être sur qu'on ne se verrait pas souvent sinon. » Enfilant le pantalon d'un anthracite assez plaisant, il s'étonna de voir que la coupe lui seyait, fermant le vêtement avec facilité après y avoir rentré la chemise douce sur sa peau pale de casanier. « Absolument tout cousin, tu sais à quel point je ne te supporte pas, tu me sors par les yeux. » Souriant et se regardant dans la glace, il enfila le gilet sombre, le fermant lui aussi. Puis la voix, plus sombre, de son cousin se fit entendre, prononçant des mots qui firent faner pour de bon le sourire de l'aîné qui poussa le rideau pour regarder Nolan, le ton d'un coup sec. « Non, on a pas encore vécu ensemble Nolan, pourquoi ça te dérange ? Je n'ai simplement pas envie de passer ma vie à attendre sans oser faire quoi que ce soit, contrairement à d'autre. » Le reproche était là, sous-jacent. Peu être était-ce parce que Tommy était un homme pressé, toujours à courir contre la course du temps qui finissait toujours pas gagner cette lutte idiote. Mais il lui semblait que d'attendre tant de temps était une folie, surtout pour deux âmes si bien combinées que Jamie et Nolan. Lui voulait aller vite. Après deux ans d'une relation sans nuage, il voulait sauter ce pas qui lui faisait si peur. Comme ça, il n'aurait plus à le faire par la suite. « Sérieusement Nolan, si tu me crois vraiment incapable de me marier alors tais toi, je n'ai pas besoin de tes remontrances en plus de.- » Il se stoppa d'un coup, le regard rivé sur la glace. Il avait machinalement enfilé la veste, laissant la cravate sur le portant, et le résultat le laissa sans voix. Pour la première fois il se vit enfin là, à attendre Elizabeth, rayonnante dans sa robe blanche. Alors soudain tout sembla sauter à la figure du garçon. Il allait se marier, tous se marieraient d'ici peu. La chose devenait finalement concrète alors qu'il passait sa paume sur la veste, la lissant machinalement. Cette couleur faisait ressortir ses yeux clairs. Il se regarda un long moment avant de baisser les yeux. « Je lui ai dit qu'ils étaient morts. Mes parent, j'ai dit à Ellie qu'ils étaient morts dans un accident de voiture. Et je lui ai dit que j'étais fils unique. Je suis tellement désolé mec, mais.. Tu peux pas les invités au mariage, c'est pas possible. » Tordant du bec il laissa ses yeux désolés se poser sur Nolan. « Je sais que c'est un peu rapide, et je sais qu'on est différent. Mais je l'aime. J'ai pas envie qu'elle sache pour... tout ça. » Tout ça, sa violence envers Jenna, sa fuite de véritable lâche, son silence et ses mensonges. C'était un appel à l'aide silencieux qu'il lançait à son cadet. Il était prêt à tout pour mériter ce coup de main de la part de Nolan.

Spoiler:

Tommy avait finalement abdiqué face aux exigences de son cadet. Il fallait bien dire que ce dernier avait été plutôt persuasif ne laissant plus la possibilité à son cousin d'esquisser ne serait-ce qu'un pas vers l'arrière. Parfois Nolan avait conscience qu'il le poussait dans ses retranchements, l'obligeait à faire ou être exactement ce qu'il fuyait mais, même durant les moments les plus difficiles le texan essayait d'agir selon sa conscience. Ce qu'il voulait par-dessus tout était le bien-être de sa famille et malgré l'absurdité que cela pouvait paraître, Thomas représentait cette famille. Au-delà de la perte de son paternel, de la disparition de sa soeur, de la léthargie qui semblait avoir frappé sa mère, Tommy avait été là tel le plus solide des rochets. Oh, il ne fallait pas se fourvoyer, son aîné n'avait pas l'ombre d'un soupçon quant à la place si primordial qu'il possédait dans le coeur de son cousin, si vous demandiez à l'autre australopithèque c'était Nolan le héros qui l'avait sorti d'une des plus pénibles situations de sa vie en le soutenant. Pourtant, en l'aidant, le garçon s'était sauvé en même temps. Il avait retrouvé dans la fragile robustesse de Tommy sa propre stabilité. « Je suis vraiment navré d'être celui qui doit te le dire Tommy. » Argumentât-il, sarcastiquement. « Mais en épousant la fille du maire, comme tu l'as si brillamment fait remarquer, tu vas devoir t'habituer à faire partie intégrante de la société et ceux malgré tes réticences. Que crois-tu donc, qu'elle va abandonner toutes les obligations qui la lient à son père et donc son rang ? Tu vas devenir une partie intégrante de la communauté de Bartonville, félicitations. » Le bruissement du tissu derrière les rideaux de velours noir indiquait à Nolan que son acolyte avait quelque difficulté à enfiler son costume ce qui lui arrachât un sourire moqueur. Sa mauvaise foi était palpable même à l'extérieur des cabines d'essayages. Dès la seconde où il était entré dans le magasin, cela se voyait à travers la délicatesse de ses traits d'albâtres qui s'étaient crispés en une désagréable expression marquant son malaise, Nolan avait su qu'il aurait exécré chaque seconde passée dans ses lieux. Néanmoins, lui, les avaient savourés avec une délectation presque malsaine. Il ne fallait pas vous méprendre, son cousin représentait tout pour lui, le style de tout qui vous emmitoufle dans une bulle épaisse de chaleurs, qui vous étouffe parfois tellement elle est épaisse mais, sans laquelle vous seriez incapable de respirer correctement. Elle pèse dans vos poumons à chaque fois que vous inspirez or, cette douleur est pourtant vitale. « Devenir meilleur. » Répétait-il en laissant sa voix flotter dans les airs alors qu'il s'appuyait sur un meuble derrière lui à l'abri des regards des vendeuses qui devenaient clairement un peu trop pesant pour ses goûts. « C'est un travail qui prend chaque parcelle de notre être, chaque seconde de notre vie, non ? C'est un exercice qui n'a jamais de fin. » A cette pensée il levait les yeux au plafond, les bras croisés devant sa poitrine, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à sa propre relation avec Jamie. « Tommy c'est sans l'ombre d'un doute l'une des dernières fois que tu m'entendras dire une telle chose et ne crois pas que cela va être facile, au contraire actuellement je suis en train de déployer un abîme de courage pour y parvenir mais, je suis très fier de toi. » On aurait pu lui arracher les mots avec des pinces que cela aurait donné exactement le même effet pourtant, les sentiments étaient bien là. Bien que plus jeune, Nolan avait toujours été le plus mature des deux garçons, ou rabat-joie, cela dépendait évidemment de quel point de vue vous vous placiez. Certaines fois, même si elles étaient d'une rareté agréable, Nolan se sentait incombé du rôle de grand-frère, comme s'il devait rattraper Thomas avant qu'il ne trébuche. Surtout depuis ses trois dernières années. Toutefois la puissance qui semblait habiter Tommy renversait que trop souvent les rôles, son aisance. C'était ironique de voir combien il pouvait rayonner sur le monde autour de lui et pourtant ne pas en avoir la moindre conscience. Il était comme imperméable à son propre charme, marqué à jamais par ses erreurs, il n'arrivait plus qu'à se définir à travers elles et oublier qu'il était plus que ça. « C'est fou combien tu as mûris en si peu de temps, trois ans avec Ellie et elle fait de toi une toute nouvelle personne. Un homme. J'ai d'ailleurs l'impression d'avoir été trompé dans la marchandise, pourquoi est-ce moi qui ait dû durant toutes ses années me trimbaler le troglodyte et elle profite du meilleur de ta personne ? » Ajoutât-il pour détendre l'atmosphère. Trop de compliments entre eux aurait été effrayant plus qu'autre chose. Il ne fallait pas exagérer non plus, ils restaient des Hackman. Ces événements les rapprochaient pourtant encore plus qu'ils ne l'étaient. C'était diablement agréable savoir que l'on avait quelqu'un sur qui comptait, ce fier, même si s'était une mufle comme Thomas qui malgré ses faux-airs de rustre était quelqu'un comme on en faisait peu. Les lèvres de Nolan se tordaient sous la remarque de son aîné alors qu'il excitait un moment à rentrer dans la cabine et lui botter son derrière d'abrutis. La situation aurait été indécente alors il se retenait même si l'envie n'était que trop présente. « Je vis dans la dépendance de la maison familiale, c'est totalement différent. » Fit-il comme un enfant capricieux alors qu'il savait pertinemment qu'il avait tort. « Et contrairement à ce que toi tu racontes, je ne passe pas mon temps à attendre que les choses se fassent mais, j'essaye de rendre ma compagne la plus heureuse possible. Même si cela inclut vivre dans la cabane au fond de la propriété parentale. La vie de couple est faite de sacrifice mais, moi au moins, je vis concrètement avec ma fiancée et je n'essaye pas de la voir entre deux réparations de carte matrice ou je ne sais autre. » Avait-il finit par souffler sans pourtant modifier les intonations nonchalantes de sa voix. Il perçait cependant de la contrariété déguisé à travers ses mots, un frêle venin qui sinuait dans son timbre, faisant vibrer sa gorge dans un feulement. « Tu ne peux pas non plus leurs reprocher, à Ellie comme Jamie, d'avoir des familles si agréables qu'elles ne souhaitent pas les quitter. Elles ne sont définitivement pas comme les nôtres donc, nous sommes peu habitués à ce comportement. » Nolan pris une inspiration avant de finir par dire sans réellement y penser : « Surtout quand on pense à ce que toi tu faisais à vingt-cinq ans. » La référence à son histoire passée était flagrante, peut être un peu trop d'ailleurs. Tommy et lui parlait rarement des événements qui étaient advenus cette chaude nuit d'automne. Ils avaient eu assez de temps pour se confier et avaient d'un commun accord décidé de ne plus jamais revenir sur ses états de fait. Il fallait avancer à présent pourtant, nonobstant la félicité que leurs futurs mariages représentaient, cette nouvelle vie qui se dessinait devant leurs yeux avaient également l'amère saveur des regrets. Car il était impossible de ne pas penser aux erreurs commises dans un passé troublé d'encre. Lorsque le rideau s'ouvrit sur un Thomas plus resplendissant que jamais dans le costume de couleur sombre Nolan en fut un instant abasourdi. La gorge sèche il ne l'écoutait que très distraitement alors qu'il regardait son cousin se mouvoir comme dans un rêve, avec une lenteur exacerbé, laissant ses pieds frôler à peine le sol tandis qu'il jugeait de sa propre image dans le grand miroir orné de marbre de la boutique. Une des vendeuses lui lança d'ailleurs de la caisse un coup d'oeil appréciateur. Un vêtement ne vous changeait pas un homme pourtant un costume vous apportait quelque chose de plus. Était-ce finalement le fait d'avoir l'impression que tout prenait une tournure si concrète qui donnait cette étrange sensation de pesanteur à Nolan ? Cela lui rappelait qu'il serait lui aussi bientôt le prochain à devoir franchir ce pas. « Je t'interdis formellement de venir habiller de cette manière à mon mariage Tommy. » Affirmât-il alors qu'il se plaçait près de ce dernier devant le miroir pour apprécier un peu plus son allure à travers le reflet. « Tu risquerais de me voler la vedette. » Un sourire malicieux trouva le chemin de ses lèvres pulpeuses. Sa main se posa dans le dos de son aîné, à peine plus haut de son cadet, lorsqu'il plongeait dans ses prunelles pervenches. « Je ne disais pas cela pour te contrarier Thomas mais, tu dois pourtant y penser. » Finit-il par dire en rapport avec la conversation qu'ils étaient en train d'avoir avant qu'il ne fasse une parenthèse pour le complimenter sur son allure. « Je sais que tu l'aimes, c'est génial même mais, le mariage c'est un engagement très important et je ne voudrais pas que tu te lances dans une telle aventure sans être préparée. Je ne voudrais pas que tout finisse mal. Je veux dire, tu espères tout de même vivre jusqu'à la fin de tes jours avec cette personne non ? Et si ça ne marchait pas, si vous n'arrivez pas à cohabiter ensemble ? Après tout, vous n'avez jamais essayé. » Nolan se sentait parfois un peu trop concerné par la vie de Thomas, parce qu'il allait lui arriver et par les choix qu'il faisait à en oublier qu'il était libre de prendre ses décisions seuls. Mais s'était plus fort que lui, il l'avait tellement protégé lors de son arrivée en ville qu'il se sentait responsable, il n'y pouvait rien. Cependant, Nolan ne s'attendait absolument pas à ce qu'il allait lui demander. Nous vivions avec nos erreurs mais, nos secrets nous détruisaient, il ne le savait que trop bien. Le texan fit deux pas en arrière étourdi par cette nouvelle requête, différentes émotions voilant son visage juvénile. Excédé il attrapa l'arrête de son nez entre son indexe et son pouce tout en inspirant profondément. Il se tournait vers l'extérieur et dos à son cousin essaya de calmer les émotions qui le traversaient. « Tu me demandes encore de mentir donc. » Réussit-il à articuler plus comme une constatation que de la réprobation. Nolan ne savait pas ce qui l'effrayait d'avantage, que Thomas le mêle à ses complots ou alors qu'il se mettait chaque jour un peu plus en danger, car il en était convaincu, cette mascarade n'allait pas pouvoir durer encore longtemps. « Je ne dirais rien Thomas, tu le sais bien. Je ne parle d'ailleurs plus à tes parents depuis cette fameuse nuit, tu n'as pas de soucis à te faire de ce côté-là et ce n'est certainement pas ma mère qui va contacter ta famille. Pourtant, tu dois le savoir depuis le temps, cette histoire ne finira pas bien. » La gorge sèche il ne fut pas capable d'ajouter un mot de plus. Ils en avaient déjà assez dit. Ses yeux de jais c'était posé sur son cousin alors qu'il voyait déjà ses épaules s'affaissaient. Nolan savait qu'il le culpabilisait un peu plus à chaque syllabe toutefois, si ce n'était pas à lui dire la vérité, qui le ferait ? Une constance restait pourtant immuable, quoi qu'il pouvait arriver Nolan serait toujours resté à ses côtés. Solide comme un roc.  

Spoiler:

Nolan & Tommy

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Enfiler cette tenue là, parmi l'odeur de fleurs, avec Nolan derrière le rideau, était une expérience inédite et plus plaisante qu'il ne l'aurait cru malgré l'étrangeté de ce moment et la dureté de leurs propos. Auraient-ils eu une toute autre conversation que le moment en serait devenu presque magique. Mais la dure réalité de leurs termes avait réussi à en retirer tout le plaisir, ne laissant que la contrainte d'une réponse douloureuse. De quoi parlerait-il après, de la mort ? De l'échec ? De Jenna peu être ? Il n'avait aucune envie d'aborder aucun de ses thèmes là. Il aurait voulu passer la matinée avec son cousin, pas avec son psy. Pourtant Tommy n'était pas plus surprit que ça de la tournure des événements. Nolan avait toujours été l'intelligent, le réfléchis. Celui qui donnait les bons conseils et qui s'inquiétait des conséquences de leurs actions. Nolan était là rose, délicate et appréciée de tous, poussant rapidement, toujours attendue. Thomas lui se voyait plus comme le chardon, la mauvaise herbe. Existant mais toujours repoussé. Il était la chose concrète, la fleur douloureuse se protégeant de tous quand Nolan s'offrait au monde, comme il était. Nolan était peu être le meilleur exemple pour Tommy de ce qu'était un ami, un frère, un homme. Mais lui dire ? Jamais, il était hors de question pour lui de tomber dans ce genre de trucs. « Je sais tout ça mec, et ça ne me rends pas plus joyeux que ça si tu veux tout savoir. Passer mes soirées à boire du champagne, le doigt en l'air, à parler grosses voitures avec des vieux qui ne se sentent plus pisser, merci bien. De toute façon son père me déteste, il s'arrangera toujours pour que je ne puisse pas venir. Si un jour tu vois ma tête mise à prix, ne te poses pas de questions. » L'idée le fit sourire. Son futur beau-père était complètement le genre de personnes à être capable de sa, de le mettre à mort pour un mauvais regard, une main mal placée, un baiser trop intense. Thomas allait être suivit, détaillé, espionné dans tout ses faits et gestes, une idée absolument terrifiante. Si le maire se mettait à chercher des informations sur lui et qu'il tombait sur son passé, alors il n'avait plus qu'à dire adieu à Bartonville. Il attraperait quelques affaires, sa voiture, et fuirait. Tout était déjà prévu, constat alarmant mais pourtant bien réel. Il avait été lâche une fois, et n'hésiterai pas à recommencer. C'était ainsi, il s'agissait de son caractère. Il ne savait faire face aux problèmes, et finissait toujours pas les contourner. La voix de Nolan résonna à nouveau dans sa tête alors qu'il s’apprêtait. « Tout le monde veut devenir meilleur il me semble, il faut juste un peur de cour..- » Les compliments, balancés par son cousin, l'atteignirent violemment. Ils avaient eu l'effet estompé, apparemment. Il se contenta d'abord de finir son mot, presque silencieux. Nolan était-il sérieux ? Jamais Tommy n'avait prétendu rien offrir à son cousin de cet acabit, pas de fierté ni exemple. Il savait l'image qu'avait de lui le plus jeune, et s'en était satisfait faute de mieux. Alors entendre ces mots le touchèrent plus que de raison. Jamais sa fierté ne lui aurait permise une telle action, et le courage de Nolan l'impressionna, le laissant un moment sans voix. « Je... Nolan je... Euh.. » Il ne savait pas quoi répondre, aussi se contenta-t-il d'un silence, gêné mais reconnaissant. Il laissa Nolan continuer à parler, ne sachant plus où se mettre alors que les mots le frappaient avec une aisance folle de la part du gamin. D'après Nolan, c'était grâce à Ellie qu'il avait réussi à changer. C'était surement vrai, mais pas seulement. « Ellie n'est pas là seule à m'influencer tu sais. Toi aussi, tu y arrives. » Des mots lâchés sans le vouloir qu'il n'arriva pas même à regretter. Avait-il réellement mûri ? Il le lui semblait, en effet. Une idée saugrenue quand on voyait ses occupations, ses désirs, ses rêves. La comparaison avec l'homme des cavernes lui arracha un sourire alors qu'il se figurait parfaitement ce que le garçon voulait dire. Il ne se voyait que trop bien là, avec son gourdin, riant de manière stupide devant des cailloux. Passant sa main sur sa nuque il lui sembla bon d'avouer. « Gamin, c'est normal que je sois différent, j'ai pas à être délicat pour ne pas dormir sur le canapé quand j'suis avec toi, je le choisi moi même le canapé. Sans offense hein. » Il rigola, continuant ses préparation, plus détendu. Seulement l'attitude de Nolan parvint à l'agacer, ou bien était-ce seulement un une sensation blasée que lui provoquait son cousin, niant des faits pourtant vrais. « Très différent oui, excuses moi je rectifies. tu vis dans la cabane au fonde du jardin, ça te va ? Tu vis peu être avec elle mais je suis presque sur que la fratrie est toujours là, à se ramener pile au moment où ils ne devraient pas, je me trompe ? En plus, saches qu'Ellie à mes clés et elle passe quand elle veut. Elle a même ses affaires chez moi, on vit quasiment ensemble non ? Et je ne répares pas de cartes matri-... Attends c'est quoi ça, des cartes matrices ? Je rêve ou tu me causes des cartes mères là ? » Souriant il se mit à lutter avec ses boutons, continuant sur sa lancée. « Enfin je n'en répare plus. C'est plus mon métier, merci de t'y intéresser gamin, ça fait toujours plaisir. Ce n'est pas de notre faute si on est pas proches de nos familles, si ? » Alors la remarque de Nolan vint à nouveau gâcher le moment, atteignant parfaitement sa cible. Vingt-cinq ans, l'âge où Thomas avait fuit, l'âge où il avait pété les plombs. Il se contenta d'un silence, plus long qu'il ne l'aurait voulu, une douleur étrange dans le bide. Un poids, celui des remords de la honte. Il était trop tard pour avoir des remords pourtant. Il se contenta de sortir, la tête droite, le regard fermé. Pas même les compliments de Nolan ne le déridèrent alors que Jenna venait, à nouveau, hanter ses pensées. Il se la figurait, à la place d'Elizabeth dans sa robe de mariée. Devait-il vraiment faire tout ça ? Il n'en était plus sur, il ne savait plus trop. « T'es gentil Nolan.. » Souriant faiblement à son cousin à travers leur reflet, il se regarda, hésitant. « J'y pense mec, j'y pense vraiment. C'est pas faute de lui avoir demandé, mais elle est vraiment accro à sa famille. Elle est encore jeune, elle à besoin d'eux. T'as peu être raison, elle est pas prête. » Il fit une grimace, se tourna vers son cousin et alors démarra la discussion qu'il avait évité tant de temps. Mais qu'il ne pouvait plus ignorer. Imaginer un seul instant que Nolan invite ses parents et sa sœur était pour Tommy la pire des choses, heureusement le garçon le rassura, sur un ton froid qui glaça Thomas. « Je ne te demande pas de mentir, simplement de ne pas les inviter. Écoutes j'étais obligé de mentir. Tu me voyais sincèrement dire à Elizabeth "eh au faite, j'ai des parents et une sœur mais il est hors de question que je t'emmène les voir, je suis un paria accusé de tentative de meurtre dans ma ville d'origine" ! » Peu être avait-il parlé trop fort. Il regarda les vendeuses, et soupira, rassuré. Il fallait qu'il face attention, ils n'étaient pas seuls. « Je suis dans une merde noir, je lui ai menti sur absolument tout Nolan, je fais comment là ? Quasiment tout ce qu'elle sait est faux, je peux pas lui dire la vérité, tu me comprends ? » Il se mordit la lèvre, l'air complètement perdu. Pour avoir menti, il avait bien menti. tout n'était que mensonge, son futur mariage n'était qu'un songe créée par des mots. Des mots qui étaient sortis de sa bouche et qu'il imposait à son cousin depuis bien trop longtemps. « Je comprendrais que tu ne veuilles pas m'aider Nolan, je t'en ai déjà trop demandé. »