(Tommy&Franny) I know what you did

Tommy & Franny

‶I know what you did″
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Revenir après dix années passées loin d’ici, loin de chez elle était loin d’être évident. Cela signifiait renouer avec le passé, avec ceux qui lui en voulaient, à commencer par sa petite soeur avec qui le dialogue allait être long à renouer. Et pourtant, au fil des jours, elle commençait à retrouver ses marques. L’endroit avait changé, certains bâtiments n’étaient plus les mêmes, certaines personnes étaient parties, d’autres arrivées, mais au fond il lui semblait retrouver ce qu’elle avait quitté. Après quelques jours passés à Bartonville, à se reconstruire quelques repères, elle avait eu envie de reprendre contact avec une autre partie de sa vie. Si Tommy était venu vivre ici depuis, ce n’était pas le cas de Jenna. Sans aucun indice sur l’endroit où elle se trouvait, elle avait fini par contacter ses parents. Elle s’en était toujours plutôt voulue de l’avoir laissée sans nouvelle alors même qu’elle avait tant fait pour essayer de la soutenir lorsqu’elle avait quitté l’université. Elle avait eu envie de se rattraper, de lui faire savoir qu’elle avait sincèrement apprécié son geste et même qu’elle lui avait réellement manqué. Après quelques recherches, elle finit par retrouver un numéro de téléphone et par les joindre. Et là, tout bascula. On ne lui dit pas grand chose, seulement qu’elle avait été agressée et qu’elle était encore à l’hôpital. Elle avait pris le premier bus et avait voyagé de nuit pour aller la voir. Ce n’était qu’en arrivant sur place qu’elle avait pu pleinement constater les dégâts par elle-même : elle était dans le coma, depuis trois ans et ne se réveillerait probablement jamais. Ses parents étaient dévastés, incapable de prendre la décision de la débrancher. Elle avait été rouée de coups et laissée pour morte. Une histoire qui ne faisait que trop écho en elle. Elle n’aurait pu l’ignorer, même si elle l’avait voulu. Alors, elle avait cherché et était tombée sur Jace, qui lui, savait ce qu’il s’était passé. Lorsqu’elle entendit toute l’histoire, elle eut beaucoup de peine à y croire. Tommy. Le Tommy qu’elle avait connu, qui, à son avis, n’aurait pas fait de mal à une mouche. Elle avait été son amie, elle l’avait apprécié, elle l’avait fréquenté. C’était peut-être à cause de cette amitié passée et à cause d’elle seulement qu’elle ne prit pas immédiatement la décision d’alerter la famille sur l’endroit où il se trouvait, ou même d’appeler la police. Elle voulait le confronter, elle voulait qu’il lui dise en face ce qu’il avait fait.

Sur la route, au retour, elle n’avait fait que penser à lui, à ce qu’il s’était passé, à ce qu’elle allait lui dire. Elle était hantée par cette histoire qui réveillait en elle quelque chose qu’elle avait tenté d’enfouir depuis longtemps, sans succès. Elle était fatiguée, lasse et usée, mais à peine fut-elle sortie de la station de bus qu’elle se dirigea vers la maison de Tommy. Ce qu’elle allait lui dire, elle ne le savait pas vraiment. Elle voulait le voir, l’entendre et juger de la conduite à adopter. Lorsqu’elle arriva à sa porte, elle se mit à tambouriner comme si sa vie en dépendait, malgré l’heure matinale. « Tommy ! Tommy ! » Plus elle attendait, plus la colère montait en elle comme si elle était une bombe prête à exploser. Lorsqu’il ouvrit la porte, elle oublia les paroles, elle oublia la discussion qu’elle avait prévue. Ce fut plus fort qu’elle, elle explosa et ne put retenir son poing, qui s’abattit sur la joue du jeune homme. Le coup était parti tout seul, et elle ne le regrettait pas une seule seconde, oubliant son poing douloureux. « Je sais ce que tu as fait ! »

Franny & Tommy

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Fumant cigarette sur cigarette, Tommy tapait frénétiquement sur son clavier. Encore quelques lignes, des vérifications et il aurait fini. Ce contrat pour une ferme voisine qui lui prenait tout son temps depuis quelques jours allait enfin être terminé et avec lui arriverait le chèque tant attendu. Celui qui lui permettrait de remplir son frigo bien sur, mais aussi de démarrer sa nouvelle tirelire. Celle consacré au mariage de princesse qu'il offrirait à son aimée. Une cagnotte très attendue qu'il comptait bien garnir plus encore. Il avait accepté de nombreux contrats, s'était coupé de toute vie sociale et travaillait comme un forcené depuis plusieurs semaines maintenant. Seul comptait le futur bonheur d'Ellie. Alors bien sur il la voyait de temps en temps tout de même. Bien sur il n'avait pas cessé de boire son café chaque matin avec son cousin. Bien sur il voyait encore un peu ses amis. Mais Tommy passait néanmoins le plus clair de son temps sur son ordinateur. Ce qui commençait à lasser Elizabeth par la même occasion. Aussi lui avait-il promis une soirée romantique, chez lui. C'était toujours chez lui qu'ils se voyaient, le ranch Woods étant bien trop dangereux pour sa peau. Tous lui en voulaient pour s'être tant rapprochés de sa fiancée et pour être là, tout simplement. Ils auraient préférés la voir mariée à un riche héritier plutôt qu'un galérien avançant vers ses trente ans. Galérien amoureux au passé sombre et au mystère qui ne plaisait pas à la famille d'Ellie, voir même pas du tout. Mais jamais il n'avait parlé, allant jusqu'à mentir à sa compagne sur sa ville d'origine, emportant Nolan dans ses mensonges. Dans l'esprit d'Ellie Thomas était un orphelin fils unique en deuil de ses parents depuis cinq ans. Un beau mensonge qui l'empêcherait de fouiller de trop près Austin et l'horreur qu'il y avait commit. Horreur à laquelle il préférait ne plus penser, bien assez traumatisé. Le temps était passé depuis et le changement radical en lui s'était fait. Ou presque. Toujours jaloux toujours impulsif, toujours passionné. Mais ô grand jamais il n'oserait porter ses coups sur Ellie, elle lui était bien trop précieuse. Il espérait n'avait jamais aucune raison de péter les plombs, aucune raison de fuir à nouveau. Secouant sa tête de gauche à droite comme pour en chasser les idées noirs, il préféra changer la musique, inspirant une grande bouffée de cigarette. Il allait y arriver, il allait réussir. C'était sans compter les coups qu'il entendit soudainement sur la porte de son appartement. Surprit il regarda l'heure, puis son portable. Personne n'avait tenté de le joindre et Ellie était censé être encore au travail. Reposant la cigarette bien entamée dans son cendrier il se leva, hésitant à enfiler un t-shirt. Sous la chaleur régnant dans l'appartement il n'avait eu le courage de s'habiller convenablement, n'enfilant qu'un short. Se décidant à ne pas se couvrir malgré tout, il alla vers là porte. Il entendait à travers elle une voix. Une voix qui l'appelait. Une voix qu'il lui semblait connaitre sans qu'il soit pour autant capable de dire d'où elle provenait. Comme un souvenir passé dont il ne voulait garder aucune trace. Il ouvrit la porte, près à demander ce qu'on lui voulait, lorsque le coup tomba. Il n'eu le temps de voir qui était là que déjà le poings se crashait sur sa joue désormais lancinante de douleur. Reculant sous le choc il ouvrit grand les yeux qui tombèrent sur elle. Franny, un souvenir douloureux de son passé. Une amie qu'il lui avait fallut abandonner après que celle-ci eu de graves ennuis. Une amie de Jenna. Jenna... Alors ça se savait ? Le monde entier savait-il donc que Thomas avait frappé Jenna ? Que cette âme brisée avait détruit la source de sa douleur ? Tout c'était passé il y a si longtemps, tout était allé si vite.. Il ne se souvenait plus des détails, du moins les avait-il occulté de sa mémoire, incapable de vivre plus longtemps avec les cris de Jenna dans son esprit. Posant sa main sur sa pommette douloureuse il la fixa, incrédule. Comment était-elle arrivée ici ? Que savait-elle exactement ? Qui lui avait dit ? Était-ce Jenna ? Alors.. Elle était toujours vivante. « Franny je t'en prie, Fran ne gueules pas comme ça s'il te plait.. » Tendant un bras vers elle il tenta de la calmé, la joue lancinante. « Bon dieu ça fait si longtemps.. Laisses moi t'expliquer j't'en prie, c'était un accident Fran » Son regard se fit plus triste alors que tout lui revenait. Les cris, le bruit des os se brisant, et la vue du corps sans vie. « Je suis si désolé... » Sa voix s'était brisée sous le coup de l'émotion et de la surprise. Comment avait-il pu vivre tout ce temps sans jamais se soucier du sors de ce qu'il avait quitté ?

Tommy & Franny

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Il était là, face à elle. C’était bien lui, le même visage, les mêmes traits. Auparavant, elle l’aurait sans doute pris dans ses bras. Mais aujourd’hui, tout était différent. Elle savait et toutes ses belles illusions s’étaient brisées. Il n’était plus qu’un étranger, quelqu’un qui ne méritait pas son respect, encore moins son amitié. L’histoire qu’on lui avait racontée ne cessait de tourner et retourner dans sa tête. Jenna et Tommy s’aimaient. Mais Jenna l’avait trompé avec Jace. Alors, il avait frappé. Du moins, c’était ce que le jeune homme qu’elle avait interrogé avait supposé. Il les avait quittés tous les deux, et lorsqu’il était revenu, elle était là, allongée sur le sol, abîmée, laissée pour morte. Oui, au fond de sa tête il y avait un petit, un infime espoir que tout ceci ne soit qu’une erreur et qu’il n’y soit absolument pour rien. Si cette histoire ne lui avait pas tant rappelé la sienne, peut-être aurait-elle été plus posée, peut-être aurait-elle accepté de lui donner le bénéfice du doute, mais elle était trop aveuglée par la colère pour réfléchir calmement. En un sens, c’était une bonne chose, car elle ne lui avait pas donnée l’occasion de mentir. Elle avait semblé si certaine de ce qu’elle avançait qu’il ne s’était même pas donné la peine de nier. Le coup qu’elle lui infligea, au lieu de la soulager, ne fit qu’accroitre sa rancoeur. Avoir vu son amie dans un état pareil était pire que tout et c’était une vision qui la hanterait probablement très longtemps. Le frapper ne suffisait pas. Il avait détruit sa vie, elle voulait le lui faire payer, n’importe comment. Ne pas crier ? Elle n’avait certainement pas l’intention d’obéir. Lorsqu’il avança le bras vers elle, elle eut un brusque mouvement de recul, comme s’il avait tenté de la brûler. « Ne me touche pas ! » Son regard reflétait tout le dégoût qu’elle pouvait éprouver. Désolé ? Il était désolé ? Ses excuses lui semblaient si pathétiques et dérisoires qu’elle ne put s’empêcher de laisser échapper un rire nerveux. « Ne dis pas n’importe quoi, tu n’es pas désolé. Tu es tellement pathétique et lâche que tu parles d’accident, tu n’es même pas capable d’assumer la responsabilité de tes actes ! »

C’était peut-être ce qui était le pire, le plus écoeurant : il parlait d’accident, comme si c’était une chose qui avait été totalement indépendante de sa volonté, comme si cela pouvait l’excuser. Mais il ne pouvait y avoir aucune excuse à ce qu’il avait fait, non aucune. A travers lui, elle revoyait les hommes qui l’avaient agressée. Quelque part, elle se rendait bien compte qu’elle n’avait pas un regard très clair de toute cette situation, mais elle s’en moquait éperdument. Elle n’avait pas envie d’être juste, ni raisonnable. Lorsqu’elle reprit la parole, son ton était beaucoup plus froid. « Est-ce que tu es allé la voir au moins ? Et ses parents ? Tu leur as dit que tu regrettais ? » Puis, de nouveau, la colère remonta et sa voix se fit plus forte. « Est-ce que tu les as regardés dans les yeux, et que tu leur as dit ce que tu avais fait ? Ce n’est pas à moi que tu dois te justifier, je n’ai aucune envie d’entendre tes explications. Tu me donnes envie de vomir ! » Elle ne voulait pas l’avouer, pas même à elle-même, mais elle avait peur d’entendre ses explications, peur d’en venir elle aussi à lui trouver des excuses quand elle pensait qu’il ne devait surtout y en avoir aucune. Ce qu’il avait fait été monstrueux. Elle ne le connaissait pas vraiment en réalité, pas comme elle l’avait cru. Elle ne le voyait plus comme celui qu’elle avait connu, celui avec qui elle avait partagé tant de choses, qui avait essayé de l’aider à un moment donné. Voilà qu’à présent elle avait des envies de meurtre à son encontre, parce qu’il avait fui. S’il avait été quelqu’un de bien, s’il avait vraiment regretté, sincèrement, il se serait rendu à la police, il aurait accepté les conséquences de ses actes. Mais voilà que maintenant il vivait tranquillement chez lui, il avait probablement un travail, des amis, une vie paisible. Une vie que Jenna aurait dû avoir, une vie qu’il ne méritait pas.

Franny & Tommy

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Il avait ouvert la porte des questions pleins la tête, curieux de savoir qui venait le déranger en plein travail. La surprise avait été de tailles et les retrouvailles tout autant explosives. La douleur survint avant même que l'imagine du poings ne parvienne à son esprit. Une image d'un bras tendu et d'une femme au visage tiré par la colère. Un visage sur lequel se peignait un regard emplit de reproches. Un regard qu'il n'avait jamais vu auparavant dans les yeux ombrageux et qu'il n'appréciait guère. Comme si tout ses espoirs d'une rédemption future s’envolait. Si ses anciens amis revenaient pour le briser, comme il avait brisé Jenna, alors plus jamais il n'aurait de chance de repartir de zéro. Il était voué à une errance éternelle dans les souvenir de son ancienne petite-amie, cette traîtresse qui n'en finissait plus de lui gâcher la vie, même tant de temps après leur séparation. Ce fantôme qui l'empêchait de revoir sa famille, qui l'empêchait de se comporter de manière naturelle avec Ellie, et plus encore: ce fantôme qui réussissait toujours, après tant de temps, à troubler son sommeil. Il vivait depuis trois années à coup de caféines et de cachets, de quoi vivre à fond et sombrer dans des sommeils sans troubles. Parce que sinon Ellie s'en apercevait. On s’aperçoit toujours d'un cauchemar. Plus encore un cauchemar éveillé. La voix de Franny venait marteler son esprit avec une violence étonnante, alors que son esprit était encore embrouillé sous le coup de la surprise et du choc physique. Il tenta de l'attraper, de la calmer. Mais il n'eu le droit à rien d'autres que plus encore de cris et de fureur. Sous ses hurlements il se recula, espérant ainsi calmer ne serait-ce qu'un peu son ancienne amie. Mais alors qu'elle déchaînait sa fureur, il ne pu s’empêcher de détailler le visage de la jeune brune. Il n'avait pas tellement changé en trois ans. Son regard semblait pourtant plus dur, plus... Brisé. qu'avait-il donc raté là bas, à Austin ? Combien de ses amis, de sa famille, avaient soufferts ? Il avait eu de la part de Nolan quelques information sur ses parents, cependant de voir Franny le fit se rendre compte que tous lui manquaient. Tout ceux qu'il connaissait depuis toujours. Le seul problème désormais, c'est qu'il était devenu paria. Et qu'un paria ne pouvait jamais revenir en paix même après s'être absout de ses péchés. « Franny merde, laisses moi la chance de m'expliquer. Laisses moi juste la chance de t'expliquer je t'en prie, tu n'as pas le droit de me juger si tu ne sais pas. » Sa voix s'était faite plus faible alors qu'un gêne mêlé à cette honte de lui même reprenait surface. Était-il en train de la supplier, vraiment ? Parce qu'il ne voulait pas détruire cette image du garçon gentil qu'il tentait tant bien que mal de se forger depuis trois ans. La regardant, il se recula vers l'intérieur dans l'espoir qu'elle le suive machinalement. Il voulait qu'elle comprenne. Partout les moyens. Il allait se remettre à parler lorsqu'elle lui posa cette question, cette question fatidique qui bien malgré lui lui déchira le cœur. « Je... Non Fran, je ne suis pas allé les voir. Je ne leur est jamais dit que je regrettais. Je ne l'ai jamais dis à personne. » Se mordant la lèvre il regarda ailleurs, le regard flou. Où bien était-ce ces perles de regret qui se mettaient à embuer son regard de mer déchaînée. « Je ne sais même pas à quoi ils ressemblent, ses parents. Elle n'a jamais voulu que je les rencontre, elle n'a jamais rien voulu. Elle était plutôt contre le fait de fonder quelques chose... Je devais être le problème, surement. Elle est toujours avec Jace ? Ou bien se tape-t-elle un autre de mes anciens amis ? Ou peu être plusieurs tiens, ce serait bien son genre. » La fin était sorti de manière très amère, les mots brûlant sa gorge, sa langue. Enfin osait-il regarder son amie alors que sa pommette le lançait. Jenna n'avait pas voulu de lui dans sa vie, peu être avait-elle fait de même avec tout ses amants. Il n'avait qu'une envie en cet instant, qu'elle crève. L'estomac retourné, il espéra dans tout son cœur que celle qui le faisait encore souffrir aujourd'hui finissent mal, malheureuse avec tout ces hommes qu'elle avait choisit pour le remplacer, et qu'elle finisse pas tant se détester qu'elle se tuerait, tout simplement. Une mort violente, qui resterait dans les mémoires, tout comme son parfum doux, ses yeux scintillant. La gorge sèche il se retourna, entrant dans l'appartement pour de bon, allant chercher une de ses bouteilles. Un vieux whisky dont il se servit un verre. Il avait besoin de boire. Ou de fumer. De se calmer, et rapidement. Il ne lui en voulait pas pour le coup, il n'en voulait à personne d'autre que Jenna. Il regarda un instant le liquide ambré, cause de son malheur, et l'avala d'un unique coup avant de la regarder, presque souriant. « Je suppose que je ne t'en sers pas... » Elle savait aussi bien que lui qu'un trop plein d'alcool faisait de lui un autre homme, et se demandait bien à quoi pouvait ressembler une Franny ivre. Déjà ivre de colère, elle deviendrait d'autant plus violente encore. Il regarda l'appartement un moment, silencieux, quand son regard se posa sur une photo d'Ellie et lui. Il la fixa un instant avant de reporter son regard sur la brune, toujours dans l’entrebâillement de la porte. « Franny, pourquoi es tu venue ? Pourquoi es tu venue me voir moi, aussi loin de chez nous ? Tu voulais simplement la venger c'est ça ? Je sais que je lui ai fait du mal, mais nous nous sommes tout deux gâchés la vie, et ce depuis le départ. J'ai merdé, j'en suis conscient, mais je ne suis pas l'infidèle. Je l'aimais, tu sais. Je l'aimais vraiment. » Son calme semblait revenu alors qu'il la fixait, attendant quelques explications plus clairs.

Tommy & Franny

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Elle n’arrivait pas à croire qu’elle se trouvait là, devant lui, qu’il venait d’avouer que oui, il l’avait bien fait. Oui, son ami, celui avec qui elle avait passé tant de bons moments, celui qui l’avait aidée parfois, avait été le bourreau de Jenna. Comment en étaient-ils arrivés là ? A ce moment où elle devait le confronter, ce moment où leur relation se brisait. Si elle ne l’avait pas connu, s’il n’avait été qu’un étranger à ses yeux, les choses auraient été tellement plus simples ! Mais elle l’avait connu sous un tout autre aspect. Jamais, ne serait-ce qu’un instant elle n’aurait imaginé qu’il était capable de commettre un tel acte. Et jusqu’au dernier moment elle s’était dit, elle avait espéré que quelqu’un quelque part s’était trompé. Mais la violence était parfois bien cachée. Il avait l’air à moitié endormi, ce qui n’était guère étonnant à cette heure-ci, mais qui la révulsait d’autant plus : elle voulait le réveiller, elle voulait non seulement qu’il admette ce qu’il avait fait, mais aussi qu’il prenne la responsabilité de ses actes. Pourtant, en le voyant là, si perdu, si désireux de s’expliquer, elle aurait presque pu se laisser avoir, en souvenir de ce qu’ils avaient vécu ensemble. Presque. Car l’instant d’après, elle revit Jenna, Jenna allongée sur son lit, le corps recouverts de tuyaux, Jenna qui en réalité n’était plus vraiment là. Ce n’était pas son genre de juger, ça ne l’avait jamais été et encore moins depuis une dizaine d’années. Mais cette fois-ci, les choses étaient différentes. Elle était trop touchée, trop impliquée pour accepter de prendre du recul par rapport à la situation. « T’expliquer ? Et qu’est-ce que tu vas me dire ? Qu’elle t’a provoqué, que tu as perdu le contrôle ? Jace m’a tout raconté, il m’a dit que tu les avais surpris ensemble. Mais tu sais quoi, même si elle avait couché avec tout le voisinage, rien n’aurais pu justifier ce que tu as fait ! » Il n’avait pas renoncé à son envie de se justifier, quand il avait pris la vie de quelqu’un. Il confirma ce dont elle se doutait déjà : il n’était pas allé les voir, ni elle ni ses proches qui demeuraient là, sans réponse à leurs questions. Elle le suivit à l’intérieur, malgré tout et c’est là qu’elle vit les photos, les meubles, tout le reste, tout ce qu’aurait aussi dû avoir Jenna. Elle aurait dû avoir le même âge qu’elle, une vie, un travail, peut-être même un mari et des enfants. Elle avait encore de longues et belles années devant elle. Ce qu’il dit ensuite raisonna dans sa tête, au point qu’elle se sentit complètement sonnée tant elle eut du mal à croire à ce qu’elle avait entendu. La gifle partit toute seule.

Elle n’avait pas réfléchi. Ce n’est que lorsqu’elle vit son visage qu’elle comprit qu’il ne savait rien. Il ne s’était même pas inquiété de son sort. Elle le regarda avec horreur, comme si elle avait un étranger devant elle. Un étranger qui avait fait du mal à quelqu’un qu’elle aimait. Elle avait la nausée tant il l’écoeurait. Lui, se servant un verre d’alcool. Elle aurait dû crier mais elle n’y arrivait plus. Elle était seulement effondrée. Lorsqu’elle rouvrit la bouche, son ton était terriblement froid et douloureux à la fois. « Elle ne couche avec personne si tu veux tout savoir. Elle est à l’hôpital, depuis trois ans. Elle ne s’est jamais réveillée et ne se réveillera probablement jamais. Et ses parents sont trop désespérés pour avoir le courage de la débrancher. » Elle commençait à sentir les larmes lui monter aux yeux, à la fois de colère et de tristesse. Puis, brusquement, d’un revers de la main, elle frappa la bouteille de whisky qui éclata sur le sol. « Et maintenant, qu’est-ce que tu vas te trouver comme excuse ? Tu vas pouvoir rester tranquille dans ta petite vie, à faire croire à tout le monde que tu es quelqu’un de bien ? Jusqu’au jour où tu recommenceras... Parce que tu recommenceras, avec elle peut-être ! » Elle pointa du doigt la jeune femme sur l’une des photographies, une jeune femme qu’elle avait parfaitement reconnue puisqu’elle n’était nulle-autre que la fille du maire de la ville. « C’est chez moi ici, j’habite cette ville. Et ce n’est pas pour me venger que je suis venue. Je voulais voir de mes propres yeux le monstre qui a détruit la vie de mon amie, qui était quelqu’un de bien. Quoi qu’elle ait pu faire, elle ne méritait pas ça ! Et même si elle avait survécu, est-ce que tu sais au moins ce que ça fait de vivre après avoir subi une chose pareille ? Bien sûr que non, tu ne t’es probablement même pas posé la question. Tu ne l’aimais pas. On ne détruit pas quelqu’un qu’on aime. » Elle essuya rapidement les larmes qui avaient coulé sur ses joues. « Je te laisse une chance : va voir ses parents et dis-leur ce que tu as fait, supplie-leur de leur pardonner. Si tu ne le fais pas, c’est moi qui m’en chargerai et je n’hésiterai pas à leur dire où tu es. Et à dire à la fille Woods aussi qui elle fréquente. » C’était la dernière chance qu’elle lui laissait, parce qu’un jour ils avaient été amis et parce que malgré tout ça, une part d’elle voulait croire qu’il n’était pas un total monstre, qu’il était capable de prendre la bonne décision, d’assumer ses actes et d’essayer de se racheter.

Franny & Tommy

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Avoir Franny devant lui était plus impressionnant que de penser à elle, de se la remémorer là, blessée, l'esprit brisé. Les images qu'il avait d'elle, les toutes dernières images, étaient des images catastrophiques d'une femme se perdant tout les jours un peu plus dans les recoins sombres de son âme. Et voilà qu'elle était là, maquillée, le teint halé et l'air vivante. Oui, voilà ce qui avait manqué aux souvenirs qu'il en avait gardé: un air vivant, réel. Elle lui avait semblé morte trois ans durant, elle et tout ses proches. Si elle revenait à la vie aussi facilement, alors les autres reviendraient aussi, et là commencerait le cauchemar. Il n'avait pas envie de vivre cet instant, il voulait simplement être tranquille. Seul sans ses cauchemars et ses regrets. Mais la femme sur le palier était la preuve indéniable qu'il lui était impossible de redémarrer une vie saine et tranquille, pas tant qu'il ne payerait pas son du et qu'il ne se serait fait pardonné de tous, même de ces inconnus qui le croisaient dans la rue, les jours de beau temps. Comme si le monde savait tout, et qu'il se devait de se montrer meilleur. Comme un dieu en lequel il ne croirait pas mais dont il sentirait le poids sur ses épaules, la brûlure de son regard constamment sur sa peau. Le jugement dernier enfermé dans les yeux orages de Franny. Sa joue lui faisait mal, une douleur non pas venue du coup, mais de tout ce qu'il représentait. Sa peau lui piquait et rien en lui ne voulait stopper cette douleur. Et la voix de Franny qui s’abattait sur lui, encore et encore. Ne comprendrait-elle donc jamais que tout n'était qu'une erreur, une atroce erreur humaine dont il payait le prix constamment ? « Je sais bien que ça ne justifie pas ce que j'ai fait, rien ne le justifiera jamais ! Il faut juste laisser tomber, et avancer. Même si je le voulais je ne pourrais pas réparer ce que j'ai fais, je ne pourrais pas faire ce bond dans le temps que tu me demandes, et je ne pourrais pas me stopper. » Il lui avait semblé crier, pourtant Tommy n'entendait plus rien. Rien d'autre que la voix de Franny, sa respiration, et le cœur du garçon qui battait à vive allure. La savoir là lui faisait énormément de mal, un mal qui s’immisçait dans chaque recoins de son esprit. La rencontre de son passé et son présent, la douleur et la joie. Une rencontre qu'il ne voulait pas voir venir, une rencontre qui l’effrayait plus que de raison. Jamais il ne s'était imaginer la voir arriver chez lui, et pourtant voilà qu'elle était là, l'accusant avec violence, le faisait ressasser ses erreurs. Il n'en pouvait plus, il ne pouvait plus supporter ces incessantes reproches. Il n'était pas seul fautif dans cette folie, il ne voulait pas l'être. Peu être était-ce pour ça qu'il avait laissé sa langue devenir perfide et audacieuse, laissant rouler des accusations dures et des mots forts. Des mots qu'il regretta des l'instant où il sentit la main de Franny sur sa joue, caresse bruyante et sans tendresse se rajoutant à sa pommette déjà touchée. La brûlure du choc sembla l'éveiller alors qu'il osait porter la main à sa joue, comme évaluant les dégâts, comme tentant d'en effacer les traces trop lourdes à porter. Il ne pouvait comprendre bien sur. Il laissa son regard ahuri se poser sur elle, la questionnant silencieusement. Méritait-il un tel acharnement de la part de celle qui s'était tant de temps dite son amie ? La force de conviction de Franny ne semblait pas alimentée par de simples coups, si fort soient-ils. Et, alors qu'il s’apprêtait à poser la question qui lui brûlait les lèvres, elle parla. Elle conta sans pouvoir cesser le flots de paroles, envoyant au loin valser la bouteille sans même qu'il ne réagisse. Et dans ces mots là se reflétaient son pire cauchemar, celui là même qu'il avait fait la nuit, trois ans durant. Ses yeux s’écarquillèrent, son souffle se fit plus lent, son cœur plus douloureux. Quelques minutes, il lui avait fallut quelques minutes pour détruire pour de bon la vie de Jenna. Pire encore, puisque c'était ce dont il avait rêvé à cet instant. Et voilà qu'il avait réussi son terrible méfait, lui retirant toute occasion d'être avec un autre homme que lui, comme il lui avait semblé le vouloir à cette époque. Trois ans d'enfers pour mener à ce jour de vérité qui venait détruire tout ce qui l'entourait. Il lui semblait que jamais plus il ne pourrait prononcer un mot alors que ceux de Franny coulaient encore et encore, accusant, menaçant, terrifiant. Elle était venue venger son amie et réussirait. Les femmes réussissaient toujours cette tâche là. « Je... » Sa voix avait changé alors que le choc avait prit place. Il se racla la gorge, continuant tant bien que mal alors que l'air lui manquait, le regard fixé dans le vide, tentant d'assimiler toutes les informations et priant pour que rien ne soit vrai, malgré l'air des plus vrai de Franny. Un espoir qu'il savait vint et qu'il ne pu pas même exprimer. « Je ne savais pas Fran, si j'avais su.. Si j'avais su je... » Qu'aurait-il fait ? Serait-il aller la voir, s'excusant auprès de parents qui ne le connaissait pas ? Serait-il aller voir les flics pour se livrer ? Et finir sa vie dans une prison parce qu'un jour une femme avait couchée avec un homme ? « Franny je repense tout les jours à cette soirée là, elle me hante. Je n'ai pas cessé de penser à elle, je n'en dors plus. Ce que j'ai fais est impardonnable je le sais, jamais je ne pourrais l'oublier ça non plus. C'est.. Un terrible accident, une abomination qui n'aurait jamais du arrivé, j'étais ivre et.. » Serrant les dents il la regarda enfin, ne remarquant qu'au contact de ses yeux qu'il les avait tout ce temps fuit. « Jamais je ne pourrais recommencer, tu m'entends ? Jamais je ne serais capable à nouveau de porter la main sur la femme que j'aime, j'ai assez apprit de mes erreurs. J'ai tout perdu cette nuit là, j'ai tout gâché. J'irai voir ses parents, j'irai dès ce week-end, dès ce soir. J'irai leur parler, je raconterais tout ce qu'il faut raconter. Mais je t'en supplie Franny, au nom de notre ancienne amitié, au nom de tout ces moments où j'ai été là pour toi, ne dis rien à Ellie, ni personne d'autre. Je fais tout pour devenir une personne meilleurs tu sais, j'ai presque réussi à me changer complètement ! » Il eu un sourire alors que ses yeux humides reflétaient son air désespéré, perdu. Il était prêt à la supplier à genoux si cela pouvait l'aider, il ferait tout pour recevoir cette acceptation de sa part, et cette promesse que jamais personne ne saurait. « Je ferais tout ce que tu voudras Franny, mais pas Ellie, elle est là seule chose qu'il me reste, elle a fait de moi quelqu'un de meilleurs. » Il la regarda, et serra les dents. Jamais il ne s'était montré si faible devant une femme, et dieu sait combien il haïssait ça, mais il lui semblait être sa dernière option que de se mettre à nu, de montrer la vérité sur son état à cette femme qui lui avait été une fois son amie.

Tommy & Franny

‶I know what you did″
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Elle aurait voulu que les choses soient plus faciles. Elle voyait en partie ses agresseurs en lui, ceux qu’on condamnait instantanément, ceux à qui on ne pouvait pardonner. Et pourtant, la réalité était bien loin d’être si simple. Car il n’avait pas été qu’un salaud, mais son ami, quelqu’un qu’elle avait connu réellement, ou avait cru connaître du moins. Au début, le voir nier ne fit qu’accroître sa colère. Elle voulait qu’il paye, malgré ce qu’elle disait. Jamais elle n’avait eu l’occasion de dire ce qu’elle pensait réellement, de tenter de faire comprendre à ses agresseurs le mal qu’ils lui avaient fait, de le leur faire ressentir à leur tour. Qu’elle le veuille ou non, elle ne pouvait s’empêcher de se projeter à la place de Jenna, de se figurer la scène et tout ce qu’elle avait pu ressentir au moment où il l’avait rouée de coups. N’importe qui l’aurait fait à sa place, mais la différence était qu’elle n’imaginait pas, ne tentait pas de deviner. Non, elle savait. Elle comprenait et elle sentait cette souffrance proche de la sienne. Laisser tomber et avancer. Pour ces mots, elle aurait pu le tuer. Comment osait-il ? Vivre heureux, dans sa petite vie bien tranquille quand sa victime ne vivait plus, elle. Et quand bien même elle aurait vécu, elle aurait probablement été dans le même état qu’elle, une autre Franny. Comment pouvaient-ils ne pas comprendre, ne pas se douter que ce qu’ils infligeaient allait bien au-delà d’une violence physique. A cause d’hommes comme lui, elle avait vu sa vie être bouleversée. Mais elle avait eu de la chance, contrairement à son amie. « Non, c’est beaucoup trop facile ! Tu n’as pas le droit de rester tranquillement chez toi sans te soucier de ce que tu as laissé derrière toi pour la simple raison qu’on ne peut pas revenir en arrière ! Je parie que tu n’as aucune idée du mal que tu as pu lui faire, pas vrai ? Aucune idée de la peur qu’elle a pu ressentir... Est-ce que tu arrives à te regarder dans la glace au moins ? A dormir la nuit ? Parce que si c’est le cas tu n’as vraiment plus rien de la personne que j’ai connue ! » Sa fureur semblait n’avoir aucune fin, de même que ses larmes qui coulaient sans qu’elle s’en aperçoive. En cet instant, elle le haïssait, le haïssait plus que n’importe qui d’autre sur cette terre. Elle aurait voulu voir ou entendre du remord chez lui, quelque chose qui lui prouverait qu’il n’était pas totalement perdu. Mais il se justifiait, se trouvait des excuses alors même qu’il ne pouvait y en avoir.

Lorsqu’elle aperçut une photo représentant Ellie à ses côtés, son sang se glaça. Serait-ce la prochaine victime ? Car à force d’entendre ce genre d’histoires, elle en avait retenu une chose : la violence se répétait, et ses auteurs recommençaient. Qui lui disait qu’il ne ferait pas la même chose, cette fois-ci auprès de la jeune femme ? Il semblait penser que Jenna avait mérité ce qu’il lui avait fait, ce qui la mit hors d’elle, si bien qu’elle déballa tout ce qu’elle savait. En voyant sa réaction, une part d’elle regretta de ne pas y être allée plus en douceur. Car ce n’était pas seulement l’état de son amie qu’il venait de lui apprendre, mais le fait qu’il avait pris la vie d’un être humain, et rien ne pourrait réparer cela. Et pourtant, malgré son visage dévasté, elle ne pouvait l’excuser. Il aurait dû savoir. « Tu l’aurais su si tu étais resté, si tu avais assumé tes responsabilités et appelé les secours. » Qui sait, peut-être auraient-ils pu faire quelque chose de plus s’ils étaient arrivés à temps ? Car combien de temps s’était écoulé entre sa fuite et l’arrivée de Jace ? Elle imaginait que personne n’aurait jamais les réponses à ses questions. Enfin il montra du remord, enfin elle lui entendit dire à quel point il regrettait, à quel point cela le hantait. C’était un début, mais ça ne pouvait être suffisant. Elle ne voulait pas seulement des paroles, mais des actes. Il lui jura qu’il ne recommencerait pas, qu’il avait changé. « Tu en es vraiment sûr ? Tu aimais Jenna avant, tu croyais être incapable de lui faire du mal, n’est-ce pas ? Que se passera-t-il le jour où Ellie fera quelque chose que tu considéreras comme une trahison ? Tu dis que tu étais ivre, que tu as changé, mais regarde-toi ! Le soleil est à peine levé et te te mets déjà à boire ! » Son ton était dur, froid, peut-être un peu trop. Il avait dit ce qu’elle voulait entendre. Il voulait aller voir les parents de Jenna. Mais il la suppliait aussi de cacher la vérité à Ellie. Et ça, c’était impossible. « Et qu’est-ce que tu vas faire ? L’épouser et lui mentir toute votre vie ? Un jour la vérité refera surface, et tu le sais très bien. Je la connais depuis toujours, je ne permettrais pas qu’il lui arrive quoi que ce soit et si tu l’aimes, tu lui diras la vérité. » Peut-être qu’il avait raison, qu’il avait vraiment changé. Quelque part, elle était touchée par son air désespéré et voulait croire qu’il l’aimait sincèrement et qu’il avait les meilleures intentions. Mais rien ne prouvait que cela serait suffisant et elle ne prendrait aucun risque. Elle n’avait pas pu être là pour Jenna, mais elle serait là pour Ellie. Leurs relations avaient beau être mauvaises depuis son retour, en cet instant leurs querelles ne comptaient plus. Elle la protégerait, du mieux qu’elle le pouvait. Mais chaque chose en son temps. Pour le moment il acceptait enfin de prendre la responsabilité de ses actes, ce qui lui donnait un peu d’espoir. Elle ferma les yeux, soupira. « Mais on verra ça plus tard. Pour le moment, il faut que tu ailles voir les parents de Jenna, et dès ce week end. Je vais t’accompagner. » Parce qu’elle voulait être certaine qu’il le fasse vraiment, mais aussi parce que même si elle ne l’avouerait jamais à voix haute, elle craignait les réactions que cela pourrait éventuellement déclencher. Elle se doutait bien que l’entourage de la jeune femme n’allait pas l’accueillir avec le sourire.