long way home + soan

♚ La jeune femme leva à peine les yeux de la route lorsque le moteur de son vieux pick-up fit entendre un grondement sourd.  D'une part parce que les notes de la guitare de Taylor Swift emplissait l'habitacle de la voiture, d'autre part parce qu'elle était tellement habituée à ce genre de son qu'elle ne l'entendait même plus.  Les yeux rivés sur la route derrière ses lunettes de soleil dernier cri, elle regardait les champs défiler tous similaires les uns aux autres.  Elle cherchait en vain un panneau indiquant qu'elle était entrée dans le territoire de la ville de Bartonville.  D'après la carte qu'elle avait dépliée sur le banc passager, elle devait arriver aux limites de la ville d'une minute à une autre.  Il lui tardait d'enfin arriver dans cette petite ville qui, semblait-il était celle où elle avait vu le jour.  Elle était entrain de jeter un coup d'oeil sur la carte lorsque sans prévenir son pick-up s'arrêta.  Elle leva les yeux, craignant le pire.  Du capot s'échappait une colonne de fumée noire, rien de très rassurant.  Laissant échapper un juron, la jeune femme donna un coup sur son volant, lui arrachant un son de klaxon strident.  À l'arrière, le van résonna, signe que le cheval qui y était commençait à s'impatienter.  Ivy sortie à l'extérieur, grimaçant lorsqu'elle sentie la chaleur exténuante abattre sur elle.  Tout d'un coup, elle regrettait de ne pas avoir accepté le pick-up flambant neuf que ses parents lui avaient offert.  Elle voulait éviter d'attirer trop les regards, mais avec ce tas de ferrailles qui refusait de rouler, elle n'était pas plus avancée.  Elle n'y connaissait rien en mécanique et n'essaya donc pas de réparer le bris sur sa voiture.  Dévastée, elle s'appuya sur la voiture immobile, regardant de gauche à droite, tentant de trouver de l'aide.  Il n'y avait personne à l'horizon, pas une maison, seulement des herbes et du foin.  Évidement, dans un tel endroit, son téléphone n'avait pas de réseau et de toute façon, elle n'aurait su qui appeler.  Réalisant que Dakota, son paint horse commençait à s'énerver, son cerveau se mit à penser à toute vitesse.  Elle ne pouvait rester sur place en espérant que quelqu'un allait passer.  Elle était à court d'eau et avec la chaleur qu'il faisait elle ne voulait risquer de déshydrater son cheval.  Après avoir exploré toutes les options possibles, qui se résumaient à deux ou trois possibilités, elle fini par se décider.  Attrapant la carte du texas, elle enleva les clés du contact et jeta son sac par dessus son épaule.  Un licol dans une main, elle alla à l'arrière du van et fit sortir son cheval.  Un peu sur les nerfs, celui ci tourna autour d'elle, regardant de gauche à droite, la tête haute.  Après l'avoir calmé, elle attacha une longe à son licol en guise de rênes et se hissa sur son dos, à cru.  La selle était trop lourde et de toute façon, elle préférait monter sans.  Abandonnant sa voiture derrière-elle, elle mit son cheval au pas, dans la direction qu'elle pensait être la bonne.

La jeune femme n'avait aucune idée depuis combien de temps elle était partie, mais elle n'avait toujours pas vu la moindre vie humaine.  La route, si s'en était une, était calme et à part quelque oiseaux il n'y avait pas âme qui vive.  Un brin découragée, la jeune femme se laissait porter par le pas calme de son cheval.  Elle tentait de suivre la carte tant bien que mal, mais elle commençait à douter de son sens de l'orientation.  Le soleil était à son zénith, ses rayons frappaient sur la chevelure brune de la jeune femme lui donnant une irrésistible envie de piquer une tête dans une piscine.  Sur le point de changer de direction et de retourner sur ses pas, Ivy sursauta lorsque son cheval fit un écart.  Il s'arrêta, la tête haute, l'air inquiet.  Intriguée, la brunette plissa les yeux, tentant de discerner quelque chose parmi les hautes herbes.  Elle ne voyait rien, mais savait très bien que Dakota ne réagissait pas pour rien.  Ragaillardie, elle remit son cheval au pas, espérant voir apparaitre une forme de vie qui pourrait lui annoncer qu'elle était tout près de la ville.                                          

♚ Ivory était un peu découragée de voir que les pas de son cheval ne semblaient pas l'amener plus près d'une forme de vie quel qu’on que.  Il y avait bien eu quelque chose, qui avait fait sursauter sa monture, mais la chose ne s'était pas montrée, elle avait donc fini par penser qu'il s'agissait simplement d'une petite bête ou d'un oiseau.  Elle était prête à retourner sur ses pas lorsqu'une voix, semblant sortir de nul part l'interpella.  « Excusez moi ... Bonjour ... Je peux vous aider ? Vous avez l'air perdu ... »  La brunette se retourna sur sa selle pour voir d'où provenait la voix.  Derrière elle, à une distance raisonnable de son cheval, se tenait un jeune homme.  Il devait avoir le même âge qu'elle, de beaux yeux bleus profonds et un petit air timide le rendait tout à fait charmant.  Avec une agilité féline, la jeune femme se laissa glissa en bas de son cheval.  Elle le retourna et s'approcha un peu du jeune homme, trouvant plus poli de descendre à terre pour lui parler.  Elle tint son cheval en retrait, le laissa arracher quelques touffes d'herbe, ne sachant pas si le jeune homme appréciait les animaux ou non.  Le fait qu'il n'était pas à cheval ne voulait rien dire, mais elle préférait ne pas l'importuner.  « Bonjour !  Oui... Je suis un peu perdue en effet.  Mon camion s'est arrêté et j'ai du quitter la route pour essayer de trouver de l'aide...  Vous êtes la première personne que je rencontre depuis...  Depuis environ deux heures... »  Elle jeta un coup d’œil sur sa montre pour confirmer ses dires.  Cela faisait effectivement deux heures et plus qu’elle avait quitté son camion.  À cause de la chaleur et qui soleil qui tapait sur sa peau, il lui semblait pourtant qu’elle était partie depuis bien plus longtemps que ça.  Elle avait chaud, soif et un mal de tête commençait à se faire sentir.  Le jeune homme arrivait vraiment pile poil.  Maintenant il ne lui restait plus qu’à espérer que le beau brun pourrait lui apporter son aide.  Il était à pied, mais il connaissait surement bien les environs.   « Au fait, je m’appelle Ivory, Ivory Carthwright.  Et vous pouvez me tutoyer, je ne suis pas si vieille que ça »   dit-elle avec un grand sourire chaleureux.